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Critique de Fontenella


L'ouvrage est sous-titré "Ces patients et ces soignants qui m'ont appris à panser". Ceci rappelle la formule d'Amboise Paré « Je le pansay, Dieu le guarist » et l'affirmation de Simone de Beauvoir : « On ne naît pas femme : on le devient ». C'est le second ouvrage de l'auteure puisqu'en 2017 elle a effet commis en 2017 Bonjour l'infirmière ; d'autre part depuis le milieu des années 2010, elle anime le blog C'est l'infirmière.

Notre infirmière a travaillé tant à l'hôpital qu'en libéral et non contente de nous raconter les diverses expériences dans ces deux univers, elle nous parle également des épreuves d'autrefois d'entrée à l'école d'infirmière et d'autres choses encore, toujours avec une perception originale. Chacun des quatorze chapitres est introduit par une page portant un très élégant dessin assez humoristique et une citation autour du travail d'une infirmière due à une personne qui exerce ce métier.

Ce que globalement nous pouvons personnellement retenir de cet ouvrage est, qu'en ce début de XXIe siècle, le métier d'infirmière présente certains aspects éprovants. D'après l'auteure ce métier ne consiste pas qu'à donner des soins médicaux par contre l'accompagnement des patients a pris un rôle capital. Alors que les liens familiaux se distendent, une infirmière devient parfois la personne qui connaît le mieux tant l'état physique que l'état moral de certaines personnes. Quand elle est devenue l'interlocutrice de la famille (éloignée géographiquement) du patient, elle a continué à dialoguer un certain temps avec les membres de cette famille à leur demande, après le décès du malade.

On connaît la formule attribuée à Michel Rocard, dans sa version tronquée ; en fait alors, Premier ministre, celui-ci avait déclaré « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part ». En reprenant la formule telle qu'elle court dans l'esprit des journalistes, se pose tout de même de savoir si une infirmière peut recueillir toute la misère du monde. Jusqu'à quels sacrifices, et au détriment de qui ou de quoi, Charline fait-elle ce métier ?

D'ailleurs elle conclut ainsi : « C'est un métier où nous prenons soin des gens trop malades ou pas assez en bonne santé. Un métier pour lequel nous sommes toujours trop en retard pour nos patients et jamais assez à l'heure pour nos proches. Un emploi où on nous reprochera d'être trop investies et de ne pas prendre assez recul. Un travail exigeant, pour lequel nous ne serons jamais trop rigoureuses ou trop organisées mais qui souffre de ne pas avoir assez de moyens et de reconnaissance. Un métier frustrant à force d'être trop pressées dans nos soins, pas assez à l'écoute de nos patients, d'être trop peu de soignants, pas assez dans le relationnel ou trop dans la paperasse. »
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