AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Henri-l-oiseleur


Je n'ai pas lu les Mémoires dans cette édition, mais dans celle que Garnier a publiée, l'édition du Centenaire. Le texte n'est pas exactement le même, car l'éditeur a rassemblé un grand nombre de pages rejetées, de brouillons ou de réécritures qui ne figurent pas dans la Pléiade. Cette remarque aura sa place ici pour rappeler que les Mémoires de Chateaubriand sont tout, sauf une confession relâchée et l'aveu chuchoté d'une vie secrète : c'est une oeuvre littéraire, très consciemment écrite, composée, limée, rabotée par un artisan soigneux, qui prépare son dernier monument pour le regard des siècles à venir. Donc, il déploiera tout son art à varier les tons, les styles et les registres, du sublime au comique, du grand style officiel à celui de la confession, et transforme des extraits choisis de sa vie en livre, en les replaçant dans le courant du temps objectif de l'Histoire. Qu'on ne se scandalise pas s'il ment, omet, réécrit, invente : il n'a jamais rencontré Washington, il n'a pas jeté sa démission à la face de Napoléon le lendemain de l'exécution du duc d'Enghien, ... Mais seuls les disciples de Rousseau et de la transparence à tout crin lui en tiendront rigueur : de Rousseau, il a retenu le lyrisme, mais non l'obsession de la sincérité transparente. On lira donc ces Mémoires comme une oeuvre d'art inégalable élaborée sur un matériau biographique, mais si l'on cherche la vérité, il faudra lire des biographies de professionnels, comme Painter ou d'autres.
Commenter  J’apprécie          111



Ont apprécié cette critique (9)voir plus




{* *}