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Critique de Kyrie_Eleison


Résumer 1100 ans d'histoire en 120 pages c'est impossible et pourtant, c'est ce qu'a fait Jean-Claude Cheynet et pour tout faire rentrer, il a fallu sacrifier de nombreux évènements essentiels à la compréhension de l'Empire Romain d'Orient. La question que nous sommes en droit de nous poser c'est : est-ce que ces coupes en valaient la peine ? Ma réponse à cette question c'est : pas vraiment... hélas !

Je suis gêné par l'approche de Jean-Claude Cheynet. Pourquoi ? Parce que ces quelques pages n'essayent même pas de balayer toutes les ombres qui ont fait basculer l'Histoire de l'Empire Romain d'Orient dans l'oubli... et si ça n'est pas le but d'un tel livre alors... pourquoi le re-publier fréquemment ? Qu'apporte-t-il de plus que la page Wikipédia de l'Empire Byzantin ? Je me le demande. Je ne comprends pas. Vraiment pas.

Evidemment, il ne s'agit pas de redresser des torts, non non, il s'agit de revenir sur les sujets qui ont contribué à cette association malheureuse (encore trop répandue dans l'inconscient collectif) : Byzance = Obscurantisme. Il s'agit de donner le "goût de Byzance" aux non-initiés... ! Ce livre ne contient rien qui pourrait accrocher la curiosité du lecteur... il va trop vite pour ça.

Les croisades tiennent sur un chapitre qui ne fait que quelques pages et les événements sont traités avec beaucoup d'indigence, par exemple : Alexis Ier Comnène n'a jamais demandé une croisade et ça aurait été utile de le préciser tant cette idée est persistante... D'autres périodes sont maltraitées pour tout faire expédier le plus vite possible et du coup, la crise iconoclaste est expliquée grossièrement, P55-56 : " Un séisme à Santorin, suivi d'un raz- de-marée dévastateur, suggérait que la colère divine frappait toujours l'Empire chrétien. Toutes les hérésies avaient pourtant disparu, depuis que les empereurs avaient abandonné le monothélisme et, comme Dieu ne saurait être injuste, l'empereur s'interrogeait sur les pratiques religieuses des Byzantins susceptibles de provoquer sa colère. " Eh bah ! Avec ça, nous ne sommes pas prêts de nous débarrasser de ces gens qui voient les romains d'orient comme des fous en robe de bure qui se mettent sur la tronche à propos de trois fois rien alors que cette période aurait mérité, selon moi, un développement beaucoup moins malhabile.

Autre chose. L'auteur s'appuie essentiellement sur une bibliographie récente et il ne fait jamais référence à des auteurs et historiens anciens qui ont été contemporain de l'Empire. Il y-a bien une très vague allusion à Anne Comnène mais c'est tout et c'est bien peu... ! Et puisqu'on y est, Jean-Claude Cheynet oubli de parler des grands philosophes Byzantins (Michel Psellos, Jean Italos, Pléthon etc.), il omet de parler de l'effervescence intellectuelle qui a régné peu avant la première croisade et juste avant la chute de Constantinople. Cette même effervescence qui va réussir à s'infuser dans les mondes arabes et latins. Mépris TOTAL des théologiens, pas un mot sur eux. RIEN alors qu'il y aurait tant à dire... !

A la fin de cet ouvrage, Jean-Claude Cheynet se permet de nous donner son opinion sur le déclin de l'Empire et pour résumer aussi grossièrement que lui, voilà ce qu'il en pense : c'est la faute à pas de chance ! Eh bien, non. Je ne suis pas d'accord. C'est une analyse trop facile. Les historiens se cachent tous derrière un avis gris absolu pour mieux se draper dans cette fameuse impartialité qu'ils professent tous à tort et à travers pour se donner bonne conscience. Avec eux, y-a pas de gentils, ni de méchants alors que pourtant, les salopards existent et vous et moi en rencontrons tous les jours. L'Empire a été conquis, il ne s'est pas évaporé ! Autant vous dire que cette lecture est convenue, cousue intégralement de fils blancs ;) Dommage.
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