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Critique de PhilippeCastellain


Pour moi comme pour pas mal de lecteur, c'est ce tome-là qui marque la fin de la série. Les suivants ne sont pas à dédaigner bien sûr, mais le dessin n'a pas tardé à se faire plus grossier, l'univers moins imaginatif, et le ton des histoires a totalement changé. Oh il y avait encore de très bonnes trouvailles, mais rien qui n'atteignait celles vues précédemment. Ils tournaient plus autours de la satire de notre époque à nous, et on ne découvrait plus un nouveau monde débordant d'inventions à chaque nouvel album.

Il y avait plus de recyclage aussi. Les personnages déjà vus revenaient beaucoup plus régulièrement, et moins de nouveaux. Ce qui en un sens permettait d'approfondir l'univers, et on était content de voir les hilarants Shingouz devenir récurrents, tout comme le dévoué Monsieur Albert. Les races aliènes étaient également moins imaginatives que ce qu'on avait pu voir dans ‘L'ambassadeur des ombres', et les scénarios moins soignés, se permettant parfois des transitions un peu approximatives ou des pirouettes, comme la résurrection de Kistna.

Mais ‘Les foudres d'Hypsis' c'est un peu l'apogée ! le couple de Laureline et Valérian est officialisé ; les Shingouz magouillent dans tous les sens et se saoulent au liniment pour cheval ; Ralph le Glapum'tien discute cuisine avec Monsieur Albert et plancton avec les baleines, et tous les délires partent de plus en plus loin ! Christin a lâché son imagination et s'en donne à coeur joie : astronef camouflé en voilier, planète faisant des bonds dans l'espace-temps…

L'atmosphère de peur et de fin du monde est particulièrement bien marquée. La civilisation s'écroule. Les mers sont peuplées de truands. Quelque chose de terrible menace, et on ne sait pas quoi. Seul reste ce bateau bâtant pavillon de la Royal Navy, inébranlable dans sa fidélité à la Reine et à l'heure du thé (enfin, à condition de ne pas le jouer au poker). Et le final relève du grand art.

Valérian et Laureline est l'une de mes bande-dessinée préférée. Outre son imagination folle et ses personnages excellents, il y a dedans ce petit truc d'humour et de second degré si difficile à décrire qui, je trouve, manque si cruellement à tant de productions françaises, cet esprit de critique qui ne se prend pas au sérieux et pourtant porte juste…
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