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Critique de Presence
Ce tome est le troisième d'une série débutée en 2013, prépubliée dans le magazine Weekly Young Magazine. Il s'agit d'un manga en noir & blanc, écrit, dessiné et encré par le collectif Clamp, composé de Nanase Ōkawa, Mokona, Tsubaki Nekoi et Satsuki Igarashi. Il faut avoir commencé par le premier tome avant pour comprendre de quelle manière Kimihiro Watanuki se trouve déstabilisé. Il apparaît également qu'il est nécessaire d'avoir lu la série originale xxxHolic pour comprendre l'enjeu de la trame de fond.
Le tome reprend à l'instant où s'était arrêté le précédent. Watanuki éprouve à nouveau un malaise alors qu'il répond au téléphone et que les propos de son interlocuteur ne lui parviennent que par bribes. À nouveau il se reprend connaissance dans son lit dans la boutique de Yûko. Alors qu'il est encore inconscient, Yûko et Dômeki s'entretiennent en conciliabules pour évoquer le fait que Watanuki doit faire un choix, ou l'a déjà fait, indépendamment de ce que peut souhaiter Dômeki.
Après avoir repris conscience, Watanuki revient à sa vie de lycéens, et retrouve Himawari pour une courte discussion en tête à tête sur une couverture disposée sur la pelouse du lycée, jusqu'à ce que Dômeki arrive pour ce repas. de retour devant la boutique, Watanuki et Dômeki aident une jeune fille à y pénétrer. Elle se sent mal à l'aise car elle a accepté 30 yens de la part d'un individu à la rue. Par la suite, ils passent devant un cerisier en fleurs, à une époque inhabituelle de l'année.
Le lecteur aborde ce troisième avec l'a priori que les Clamp vont faire durer la situation. Il ne s'agit pas de délayer la narration, mais sûrement de raconter quelques cas supplémentaires apportés par des clientes diverses, tout en donnant chichement un ou deux indices supplémentaires sur ce qui trouble Watanuki (à l'instar de la structure de la série initiale xxxHolic). Effectivement, le tome démarre bien ainsi. le premier cas est très étrange car cette nouvelle cliente évoque une question d'échange de pièces de faible valeur, mais il ne s'agit plus de 300 yens comme dans le tome précédent, seulement de 30 yens. Il s'en suit une discussion à 3, entre la cliente, Watanuki et Yûko, qui se solde par une résolution de l'affaire, aussi rapidement qu'elle a commencé.
Puis Watanuki et Dômeki sont invités par la propriétaire du cerisier à prendre un gouter chez elle. Nouvelle discussion, nouvelle résolution, sans vraiment d'affaire à proprement parler. Enfin arrivé à la moitié du tome, le récit prend une nouvelle direction, sous la forme d'une longue discussion très révélatrice entre Watanuki et Yûko. le lecteur n'a d'autre choix que de se laisser porter par le récit, en accordant sa confiance aux Clamp. Fort heureusement la partie graphique reste toujours un magnifique spectacle.
L'un des attraits majeurs des séries des Clamp réside dans leur manière d'aborder la partie visuelle. Comme pour les tomes précédents, la jaquette est d'une douceur délicate, pas une plastification imperméable, une texture plus agréable au toucher, un peu plus satinée. À nouveau, les couleurs utilisés pour la couverture sont légèrement ternies, et un peu métallisées, pour un rendu final intemporel et un peu suranné. le dessin est d'une délicatesse mettant dos à dos Yûko (en quatrième de couverture) et Watanuki, tout en soulignant leur complicité, et l'affection qui les lie.
Ce tome comporte également 5 dessins pleine page, servant de page de transition entre 2 chapitres. le lecteur retrouve des portraits en pieds de Watanuki (*2), Dômeki, Himawari et Yûko. Ils sont toujours aussi longilignes et élégants, avec des tenues sophistiquées, particulièrement élaborées pour ces dames. le lecteur se régale de ces illustrations pleine de charme, et observe que la cage à oiseaux présente sur la couverture revient entre les mains de Dômeki et de Yûko. Il est précisé en cours de récit qu'il s'agit de la même que celle que Watanuki avait transporté dans le dernier chapitre du tome 6 de la série précédente ([[ASIN:2811621369 xxxHolic T06]]) où il devait courir tout en dressant un kekkaï en jouant à Marabout de ficelle.
Au fil des séquences, le lecteur a le plaisir de constater que les Clamp ont à nouveau conçu des passages très visuels, leur permettant de réaliser des pages magnifiques. Sans grande surprise, la cliente de la première partie est longiligne et élégante. La vieille dame dont le jardin possède un cerisier est parée d'un kimono simple et élégant, avec une belle ceinture. Chaque séquence apporte un ou plusieurs visuels marquants pour leur délicatesse. Il peut s'agir du fin voilage entourant le lit de Watanuki dans le premier chapitre. le lecteur se régale des yeux avec les 2 plats préparés par Watanuki, page 41 et page 63, en regrettant qu'aucun personnage ne les nomme. Il frémit d'inquiétude en voyant traîner la queue d'un oiseau évoquant un phénix. Il se laisse hypnotiser par le ballet des feuilles de cerisier flottant gracieusement au gré d'une douce brise. Page 130, il reste interdit d'admiration devant ces mains tenant la cage à oiseaux, sur un fond noir profond. Enfin, il se délecte de chaque case du dernier chapitre où Yûko tient le premier rôle.
Comme à leur habitude, Dômeki et Yûko arborent des visages plutôt fermés, avec un registre d'expression très limité (surtout ennuyé pour Dômeki, impénétrable pour Yûko). Au contraire, le visage de Watanuki est très expressif, parfois jusqu'à la caricature quand il s'emporte contre Dômeki. Himawari va d'ailleurs jusqu'à s'exclamer : "Votre sketch du vieux couple est toujours aussi hilarant.". Mais les moments de comédie surjouée se comptent sur les doigts d'une main, et les personnages jouent dans un autre registre. La direction d'acteurs des Clamp sonne des plus justes, avec des moments d'émotion délicats, dans lesquelles planent une forme sourde de tristesse, et une bienveillance fragile et précieuse. le lecteur ressent toute la sollicitude d'Himawari quand elle impose ses mains sur le front de Watanuki, pour essayer d'atténuer ses maux de tête. Derrière la façade de froide indifférence de Dômeki, il peut percevoir son inquiétude pour son ami, engagé dans une entreprise dangereuse. Enfin, le lecteur fond quand il voit Yûko, car il sait qu'il la regarde par les yeux de Watanuki, avec toute la charge émotionnelle présente à la fin de la série xxxHolic.
Comme dans le reste de la série, les Clamp ont inséré des petites phrases qui ont une portée morale ou philosophique, voire spirituelle. le lecteur tique un peu en voyant qu'elles insistent sur l'existence passée d'un sens primordial (déjà évoqué dans le tome précédent), par lequel les individus auraient pu savoir d'instinct ce qui était bon ou néfaste pour eux, comme s'il s'agissait d'une sagesse disparue, renvoyant à un âge d'or révolu. Les auteures semblent sous-entendre que nos ancêtres (jusqu'à quelle époque ?) auraient disposé d'une intuition sûre, sans jamais développer leur thèse. Elles redeviennent plus crédibles quand elles rappellent que tout est changement et que chacun doit aller de l'avant. Elles font mouche en glissant dans la bouche d'un personnage qu'il n'est pas possible de faire le bonheur de quelqu'un.
Au cours de ce tome, le lecteur apprend quel rapport xxxHolic Rei entretient avec Tsubasa World Chronicle, série succédant à Tsubasa Reervoir Chonicle, et débutée en même temps que Rei. Puis arrive la deuxième moitié du présent tome… Il s'agit d'un long tête-à-tête entre Yûko et Watanuki, une scène que le lecteur attendait depuis le début. Elle est chargée d'émotions et d'explications. le lecteur trouve la réponse à la majeure partie des questions soulevées par l'existence de la présente série. Et pourtant ce tome se termine sur un "À suivre…" prometteur, mais bien déconcertant.
Dans les 2 premiers tomes, les Clamp laissaient le lecteur reprendre contact progressivement avec les personnages, auprès de qui il avait déjà passé un long moment par le passé (19 tomes de la série xxxHolic). Il avait retrouvé les clientes qui se rendent dans la boutique où on exauce les voeux, ainsi que les personnages principaux, le tout baignant dans une étrange mélancolie, comme le regret d'un passé révolu. Pourtant le contexte de cette nouvelle série semblait contredire l'absence terrible ressentie par Watanuki à la fin de xxxHolic. Il avait également retrouvé les dessins enchanteurs, les douces et inflexibles réflexions sur la vie.
Arrivé au bout de ce troisième tome, bien des mystères sont révélés, laissant augurer d'une suite fort différente. Est-ce que le lecteur doit se préparer à une nouvelle séparation, ou bien l'avenir réserve-t-il de bonnes surprises ?
Le tome reprend à l'instant où s'était arrêté le précédent. Watanuki éprouve à nouveau un malaise alors qu'il répond au téléphone et que les propos de son interlocuteur ne lui parviennent que par bribes. À nouveau il se reprend connaissance dans son lit dans la boutique de Yûko. Alors qu'il est encore inconscient, Yûko et Dômeki s'entretiennent en conciliabules pour évoquer le fait que Watanuki doit faire un choix, ou l'a déjà fait, indépendamment de ce que peut souhaiter Dômeki.
Après avoir repris conscience, Watanuki revient à sa vie de lycéens, et retrouve Himawari pour une courte discussion en tête à tête sur une couverture disposée sur la pelouse du lycée, jusqu'à ce que Dômeki arrive pour ce repas. de retour devant la boutique, Watanuki et Dômeki aident une jeune fille à y pénétrer. Elle se sent mal à l'aise car elle a accepté 30 yens de la part d'un individu à la rue. Par la suite, ils passent devant un cerisier en fleurs, à une époque inhabituelle de l'année.
Le lecteur aborde ce troisième avec l'a priori que les Clamp vont faire durer la situation. Il ne s'agit pas de délayer la narration, mais sûrement de raconter quelques cas supplémentaires apportés par des clientes diverses, tout en donnant chichement un ou deux indices supplémentaires sur ce qui trouble Watanuki (à l'instar de la structure de la série initiale xxxHolic). Effectivement, le tome démarre bien ainsi. le premier cas est très étrange car cette nouvelle cliente évoque une question d'échange de pièces de faible valeur, mais il ne s'agit plus de 300 yens comme dans le tome précédent, seulement de 30 yens. Il s'en suit une discussion à 3, entre la cliente, Watanuki et Yûko, qui se solde par une résolution de l'affaire, aussi rapidement qu'elle a commencé.
Puis Watanuki et Dômeki sont invités par la propriétaire du cerisier à prendre un gouter chez elle. Nouvelle discussion, nouvelle résolution, sans vraiment d'affaire à proprement parler. Enfin arrivé à la moitié du tome, le récit prend une nouvelle direction, sous la forme d'une longue discussion très révélatrice entre Watanuki et Yûko. le lecteur n'a d'autre choix que de se laisser porter par le récit, en accordant sa confiance aux Clamp. Fort heureusement la partie graphique reste toujours un magnifique spectacle.
L'un des attraits majeurs des séries des Clamp réside dans leur manière d'aborder la partie visuelle. Comme pour les tomes précédents, la jaquette est d'une douceur délicate, pas une plastification imperméable, une texture plus agréable au toucher, un peu plus satinée. À nouveau, les couleurs utilisés pour la couverture sont légèrement ternies, et un peu métallisées, pour un rendu final intemporel et un peu suranné. le dessin est d'une délicatesse mettant dos à dos Yûko (en quatrième de couverture) et Watanuki, tout en soulignant leur complicité, et l'affection qui les lie.
Ce tome comporte également 5 dessins pleine page, servant de page de transition entre 2 chapitres. le lecteur retrouve des portraits en pieds de Watanuki (*2), Dômeki, Himawari et Yûko. Ils sont toujours aussi longilignes et élégants, avec des tenues sophistiquées, particulièrement élaborées pour ces dames. le lecteur se régale de ces illustrations pleine de charme, et observe que la cage à oiseaux présente sur la couverture revient entre les mains de Dômeki et de Yûko. Il est précisé en cours de récit qu'il s'agit de la même que celle que Watanuki avait transporté dans le dernier chapitre du tome 6 de la série précédente ([[ASIN:2811621369 xxxHolic T06]]) où il devait courir tout en dressant un kekkaï en jouant à Marabout de ficelle.
Au fil des séquences, le lecteur a le plaisir de constater que les Clamp ont à nouveau conçu des passages très visuels, leur permettant de réaliser des pages magnifiques. Sans grande surprise, la cliente de la première partie est longiligne et élégante. La vieille dame dont le jardin possède un cerisier est parée d'un kimono simple et élégant, avec une belle ceinture. Chaque séquence apporte un ou plusieurs visuels marquants pour leur délicatesse. Il peut s'agir du fin voilage entourant le lit de Watanuki dans le premier chapitre. le lecteur se régale des yeux avec les 2 plats préparés par Watanuki, page 41 et page 63, en regrettant qu'aucun personnage ne les nomme. Il frémit d'inquiétude en voyant traîner la queue d'un oiseau évoquant un phénix. Il se laisse hypnotiser par le ballet des feuilles de cerisier flottant gracieusement au gré d'une douce brise. Page 130, il reste interdit d'admiration devant ces mains tenant la cage à oiseaux, sur un fond noir profond. Enfin, il se délecte de chaque case du dernier chapitre où Yûko tient le premier rôle.
Comme à leur habitude, Dômeki et Yûko arborent des visages plutôt fermés, avec un registre d'expression très limité (surtout ennuyé pour Dômeki, impénétrable pour Yûko). Au contraire, le visage de Watanuki est très expressif, parfois jusqu'à la caricature quand il s'emporte contre Dômeki. Himawari va d'ailleurs jusqu'à s'exclamer : "Votre sketch du vieux couple est toujours aussi hilarant.". Mais les moments de comédie surjouée se comptent sur les doigts d'une main, et les personnages jouent dans un autre registre. La direction d'acteurs des Clamp sonne des plus justes, avec des moments d'émotion délicats, dans lesquelles planent une forme sourde de tristesse, et une bienveillance fragile et précieuse. le lecteur ressent toute la sollicitude d'Himawari quand elle impose ses mains sur le front de Watanuki, pour essayer d'atténuer ses maux de tête. Derrière la façade de froide indifférence de Dômeki, il peut percevoir son inquiétude pour son ami, engagé dans une entreprise dangereuse. Enfin, le lecteur fond quand il voit Yûko, car il sait qu'il la regarde par les yeux de Watanuki, avec toute la charge émotionnelle présente à la fin de la série xxxHolic.
Comme dans le reste de la série, les Clamp ont inséré des petites phrases qui ont une portée morale ou philosophique, voire spirituelle. le lecteur tique un peu en voyant qu'elles insistent sur l'existence passée d'un sens primordial (déjà évoqué dans le tome précédent), par lequel les individus auraient pu savoir d'instinct ce qui était bon ou néfaste pour eux, comme s'il s'agissait d'une sagesse disparue, renvoyant à un âge d'or révolu. Les auteures semblent sous-entendre que nos ancêtres (jusqu'à quelle époque ?) auraient disposé d'une intuition sûre, sans jamais développer leur thèse. Elles redeviennent plus crédibles quand elles rappellent que tout est changement et que chacun doit aller de l'avant. Elles font mouche en glissant dans la bouche d'un personnage qu'il n'est pas possible de faire le bonheur de quelqu'un.
Au cours de ce tome, le lecteur apprend quel rapport xxxHolic Rei entretient avec Tsubasa World Chronicle, série succédant à Tsubasa Reervoir Chonicle, et débutée en même temps que Rei. Puis arrive la deuxième moitié du présent tome… Il s'agit d'un long tête-à-tête entre Yûko et Watanuki, une scène que le lecteur attendait depuis le début. Elle est chargée d'émotions et d'explications. le lecteur trouve la réponse à la majeure partie des questions soulevées par l'existence de la présente série. Et pourtant ce tome se termine sur un "À suivre…" prometteur, mais bien déconcertant.
Dans les 2 premiers tomes, les Clamp laissaient le lecteur reprendre contact progressivement avec les personnages, auprès de qui il avait déjà passé un long moment par le passé (19 tomes de la série xxxHolic). Il avait retrouvé les clientes qui se rendent dans la boutique où on exauce les voeux, ainsi que les personnages principaux, le tout baignant dans une étrange mélancolie, comme le regret d'un passé révolu. Pourtant le contexte de cette nouvelle série semblait contredire l'absence terrible ressentie par Watanuki à la fin de xxxHolic. Il avait également retrouvé les dessins enchanteurs, les douces et inflexibles réflexions sur la vie.
Arrivé au bout de ce troisième tome, bien des mystères sont révélés, laissant augurer d'une suite fort différente. Est-ce que le lecteur doit se préparer à une nouvelle séparation, ou bien l'avenir réserve-t-il de bonnes surprises ?
