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Critique de CzarnyPies


"Connaissance de l'Est" est un beau livre de sagesse. La logique cartésienne n'y est pour rien. Entre 1895 et 1927 Claudel a passé plus que vingt ans en Chine et au Japon dans les services diplomatiques françaises. Claudel a absolu adoré tous les aspects de la culture de l'Est: la peinture, la sculpture, la littérature et la musique de l'Orient.
Aux yeux de Claudel la culture, la religion et les nations de l'Occident sont basés sur une mentalité de rempart. Les églises de l'Ouest sont es châteaux-fort contre le monde du péché. Les temples de l'Est sont des lieux où Dieu, les hommes et la nature se mêlent:
"Le lieu religieux ici (la Pagode) n'enferme pas, comme en Europe, unique et clos, le mystère d'une foi et d'un dogme circonscrits. Sa fonction n'est pas de défendre contre les apparences extérieures l'absolu; il établit un certain milieu et, suspendu en quelque sorte au ciel, l'édifice mêle toute la nature à l'offrande qu'il constitue." pp. (3-4)
L'écriture de l'Occident revendique l'autonomie. Celle de l'Est cherche l'inclusion.
"La lettre romaine a eu pour principe la ligne verticale; le caractère chinois parait avoir l'horizontales come trait essentiel. La lettre d'un impérieux jambage affirme que la chose est telle; le caractère est la chose entière qu'il signifie." (p. 58)
Les pays de Occidents sont des forteresses qui résistent aux ennemis. La Chine est un océan qui les submergent:
"La Chine ne s'est pas comme l'Europe élaborée en compartiment; nulles frontières, nuls organismes particuliers n'opposaient dans l'immensité de son aire de résistance à la propagation des ondes humaines. Et c'est pourquoi, impuissante come la mer à prévoir ses agitations, cette nation, qui ne se sauvé par sa plasticité - comme la nature un caractère antique et provisoire, délabré, hasardeux, lacunaire. le présente comporte toujours la réserve du futur et du passé." (pp. 132-133)
Les artistes de l'Occident veulent se faire valoir contre la nature. Ceux de l'Orient veulent le servir:
"L'artiste européen copie la nature selon le sentiment qu'il en a, le Japonais l'imite selon les moyens qu'il lui emprunte; l'un s'exprime et l'autre l'exprime; l'un ouvrage, l'autre mime; l'un peint, l'autre compose; l'est un étudiant, l'autre, dans un sens, un maitre." (pp. 154-155)
Paul Claudel Il est venu à connaitre le Japon et la Chine comme très peu d'Occidentaux. Ironiquement, il n'avait rien prévu des grands changements qui s'en venaient. Les cultures millénaires de l'Est qu'il aimait tant étaient dans leurs crépuscules quand il a fait leur connaissances. Mort en 1955, Claudel a vécu assez longtemps pour les voir disparaitre. Mao a pris moins de 15 ans pour éradiquer la veille culture chinoise. Au Japon la culture a fait une transformation rapide en parallèle le progrès technologique et économique. Pourtant le fait que Claudel a mal prévu l'avenir de l'Est n'enlève rien au fait qu'il a exprimé de façon très éloquente de son amour pour cette région dans ce petit bouquin.
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