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Critique de Zephirine


Les quatre personnages de ce roman sont solitaires. Certains se croisent, comme Vincent et sa mère dans sa maison de retraite déshumanisée ou Jeanne la fugueuse qui rencontre Anatole l'exilé, le clandestin qui a tout perdu. Tous sont, à un moment de leur vie, exclus du monde, en fuite, en fugue, en retrait, en attente de la mort. Leur point commun, ils sont traqués dans ce monde hostile dans lequel ils tentent de survivre malgré tout
Les récits s'enchaînent avec fluidité, le passage d'une vie l'autre se déroulant sans heurt. C'est comme un patchwork de vies tricotées, mais pas n'importe lesquelles. L'auteur a choisi des vies heurtées, des personnages malmenés et cabossés, qu ‘elle a lis aux lisières pour en un roman. Elle rassemble des morceaux éparts de ces histoires d'exil, de mort, de haine et de souffrance, et laisse, parfois, entrevoir quelques lueurs d'espoir.
Les paysages sont aussi à l'image des personnages, on ne sait trop à quoi les raccrocher. Les rues d'une ville, la mer et l'eau, le vent, des terres d'orage et de marais », des lieux qui ne sont pas nommés et dans lesquels on se perd un peu, comme dans les histoires dont les chapitres se succèdent sans numérotation ou titre.
Le récit est construit en alternant textes administratifs (bilans, évaluations administratives, protocoles de soins …) et paroles des traqués qui livrent leurs sensations. D'un côté la norme sociale qui exclue, broie, humilie et de l'autre des sensations inquiètes, des souvenirs, qui s'échappent aussi dans l'imaginaire.
Même si les récits de vie sont terrifiants, il y a toujours un peu d'espoir qui transparaît.
L'écriture, sobre et incisive jusqu'au tranchant, devient poétique dans les propos des personnages.
La tension est forte, le rythme maintenu et le lecteur suffoque et cherche l'air entre les chapitres.
C'est éblouissant. D'une beauté sobre et sombre.

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