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Critique de Bonheur_Lecture


« Dans l'enfer de l'orphelinat », quel témoignage poignant ! Je l'ai repéré lors de ma surveillance des sorties en format poche que je fais régulièrement, et dont je note scrupuleusement les titres sur un cahier, que j'emporte gentiment dans mon sac lors de mes sorties en librairie.

Michael Clemenger nous raconte ici sa vie, en tant qu'orphelin placé en institution religieuse. Il commence son récit en parlant du foyer de Saint Philomena. Ce foyer est géré par des bonnes soeurs, qui ne montre aucun intérêt à ses pensionnaires, même pas une once « d'amour » ou de reconnaissance envers ses petits qui partagent leur vie. C'est déjà difficile pour Michael Clemenger, mais le plus dur reste à venir…
Vint le transfert à l'école Saint Joseph, gérée par des Frères Chrétiens, ceux-là même qui vont lui faire connaître ce qu'est l'enfer.
Entre la maltraitance qui lui vaudra des semaines d'alitement et une opération des testicules bien des années plus tard, les humiliations, les viols par ces Frères qui prônent le respect, la religion, le pêché et tout plein de bonnes manières, Michael Clemenger nous raconte ici sa vie, ses souffrances, son passé qui l'a tant bloqué dans la vie, et comment il s'en est sorti aujourd'hui, même s'il tente de panser ses blessures, ces dernières sont gravés en lui, à tout jamais…

Si je lis ce genre de témoignage, ce n'est pas pour pratiquer le « voyeurisme », mais plutôt pour pouvoir en parler une fois lu, que tout le monde sache ce qu'il s'est passé et que cela ne recommence jamais. Même si j'avais eu vent de ce qu'il s'était produit dans ce genre d'endroit, même si encore aujourd'hui, on entend encore des histoires de ce genre, cela me choque toujours autant.
Je ne peux pas comprendre, je ne peux pas admettre comment ces hommes se permettent de détruire un enfant comme cela. Qui plus est, des hommes qui ont soit disant, je dis bien soit disant, la foi. Cela me met hors de moi. Comment peut-on s'en prendre a des petits, déjà si faible par la dureté de leur vie.
Michael est alors qu'un enfant, un enfant qui tente de survivre dans cet endroit si sordide, si hypocrite. Tout le monde savait, mais personne n'a rien dit.
Et même une fois sorti de l'enfer, a seize ans, on les met dehors, il tente de s'en sortir mais tout le monde le prend pour un débile, un con, parce que c'est un moniot comme on l'appelle. Et l'enfer recommence. On l'accuse de tout et de rien, parce que c'est un « bâtard », il tente de se trouver un travail, mais on l'exploite, il tente de retrouver sa famille, et en y arrivant, c'est sa propre mère qui va l'envoyer en prison alors qu'il n'a que vingt ans. Il tente de faire des études, il est brillant, mais on lui ferme les portes sous prétexte « qu'il n'est pas né du bon côté de la barrière ». Puis une femme va entrer dans sa vie, et enfin, il va voir le bout du tunnel…

Ce qui me sidère encore plus, c'est que quand il décide d'en parler, personne ne le croit. Cette sensation que j'ai ressenti envers ces médecins, ces juges, ces avocats est indescriptible. le monde entier ferme les yeux sur ces pratiques qui sont pourtant tellement réelles. Combien d'enfants ces hommes-là, et encore, ils ne méritent même pas une appellation humaine, ont-ils martyrisé ? Combien en sont morts ? Combien en sont détruit à tout jamais ?

C'était tout simplement important pour moi de venir vous en parler. Parce que ce témoignage poignant, bouleversant, vaut la peine d'être lu et connu par tous…
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