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Critique de Melisende


Je n'ai jamais lu un livre de zombies. J'ai vu quelques films, mais sans plus. le genre ne m'intéresse que moyennement finalement et je suis passée un peu à côté de la vague de sorties du genre. Malgré tout, curieuse que je suis, j'avais tout de même envie de me faire mon propre avis sur la question, c'est donc avec plaisir que j'ai accepté de découvrir Les Décharnés, une lueur au crépuscule, premier roman de Paul Clément.
Si les zombies arrivent à me faire frissonner, ou en tout cas à m'impressionner à l'écran, je pensais que mon imagination les rendrait plus ridicules qu'effrayants avec le support papier. Or, et j'en suis la première surprise, je me suis laissée prendre au jeu et j'ai vraiment apprécié Les Décharnés.
Je ne sais pas si je vais devenir fan du genre parce que j'ai l'impression qu'on risque de très vite tourner en rond niveau intrigue, mais j'ai dorénavant moins d'a priori sur la question et je lirai certainement un autre titre à l'occasion ! Alors merci à Paul Clément pour la découverte… c'est réussi !

En France, plus précisément en Provence, la canicule est bien installée. Alors qu'une journée se termine comme toutes les autres précédemment, un événement impensable survient. Une vague de folie meurtrière frappe les Hommes qui se transforment… en zombies. Au début amusé par la situation, Patrick – un vieil agriculteur un peu misanthrope – se rend rapidement compte que la situation dégénère et s'enferme chez lui à double tour, plus ou moins calfeutré. Malheureusement, acculé par les créatures, notre héros va devoir survivre tant bien que mal et surtout, prendre une petite fille rescapée sous son aile. Difficile de sauver sa peau et surtout d'avoir la responsabilité d'une tierce personne quand on a toujours fait preuve d'égoïsme !

Le truc bien avec les bouquins (ou les films) de survie, c'est que ça amplifie les réactions et les émotions des êtres humains qui vivent ces situations difficiles. Et c'est vachement intéressant de voir l'évolution des personnalités et les interactions entre les unes et les autres. C'est réussi avec Patrick auquel on s'attache vite et avec lequel on vit les événements assez intensément. Bien sûr, il y a un côté assez attendu à son évolution mais ça fonctionne et ça m'a plu.
Le fait que l'histoire soit racontée du point de vue interne (donc avec le « je ») accentue évidemment l'empathie que l'on peut ressentir pour lui et nous rapproche un peu plus de ses pensées. de ce fait, découvrant les autres personnages à travers ses yeux, on adopte un peu les sentiments qu'il éprouve pour chacun d'eux : de la tendresse paternelle pour la petite Emma à de la haine pour l'un des survivants rencontrés plus loin au coeur des pages. On « apprécie » les mêmes figures que lui et on se méfie des autres mais à part à la petite fille qu'il recueille, on s'attache difficilement. En même temps, Patrick c'est un solitaire, s'il se prend d'affection pour sa protégée, il n'en va pas de même pour les autres survivants… et encore une fois, on le suit dans ses choix !

Je ne suis pas une connaisseuse du genre, comme je vous le disais dans l'introduction, mais il me semble que Paul Clément suit un schéma assez classique : face à face violent avec la nouvelle réalité « zombiesque », calfeutrage, fuite, calfeutrage, découverte d'autres survivants, organisation d'une nouvelle « mini-société » avec différents tempéraments, calfeutrage, razzia dans les maisons/supermarchés pour s'approvisionner, calfeutrage… et évidemment dans tout ça, des combats plus ou moins violents et des pertes plus ou moins précieuses ! Classique il me semble, mais encore une fois, ça fonctionne.
Et si on y croit, c'est aussi et surtout grâce à la plume de l'auteur que j'ai trouvée déjà bien maîtrisée pour un premier roman. On sent qu'il y a eu du travail, de nombreuses relectures et pas mal de réflexion… et la lectrice que je suis apprécié. Il reste une ou deux coquilles, mais vraiment, sur plus de 300 pages c'est quasiment rien et quand on voit les horreurs laissées passer par les grandes maisons d'édition, on ne peut qu'être encore plus admirative du travail effectué par un « petit » auteur, sans soutien « professionnel ». Finalement, à part peut-être un ou deux dialogues un peu « surjoués » et donc un peu artificiels, l'ensemble est carrément immersif. Les scènes défilent clairement devant nos yeux, la tension et l'angoisse sont présentes… vraiment, je m'y suis crue et je me suis prise au jeu. L'écoute des bandes originales des films 28 jours et 28 semaines plus tard ont peut-être accentué l'effet produit, mais l'histoire de base était bien écrite noir sur blanc sous mes yeux !

Les Décharnés m'a fait vivre un moment intense puisque très immersif et m'a ému à plusieurs reprises. le schéma est certes classique et j'avoue que ne pas avoir de réponse au « Pourquoi les gens deviennent des zombies » m'a un peu titillée (mais apparemment c'est une convention dans le genre) mais j'y ai cru et ça m'a convaincue de retenter le zombie à l'occasion. Je salue le travail de relecture de Paul Clément, c'est vraiment un premier roman très prometteur… et je me demande déjà de quoi parlera le prochain car je serai au rendez-vous ! :)
Lien : http://bazardelalitterature...
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