AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Desmotsetdesimages


Comment dans un pays en guerre, au milieu des ruines, peut-on parvenir malgré tout à saisir la beauté et la bonté du monde ?

Il y a pour commencer le regard saisissant du jeune Bassem en première de couverture. Un regard meurtri par la perte de sa famille sous les bombes. Un visage qui avancera malgré les poussières des décombres, de rencontre en rencontre.

Bassem se rendait à l'école lorsqu'une bombe éclata. Et soudain, il n'eut plus personne, plus rien. Mais face à la sidération et au spectacle de désolation et de silence que lui offrait le champ de ruines, il y eut soudain cet instant suspendu, cette apothéose inattendue, cette musique sépulcrale. Au sommet des gravats, un jeune homme jouait du piano.

Et l'espoir rejailli.

L'autrice réalise ici un coup de maître. Dans un contexte de guerre, elle parvient à nous rappeler que la beauté du monde dans la moindre des choses, ici une mélodie, ou encore la bonté et la solidarité qui s'organisent autour et entre les plus démunis parviennent, malgré tout, un tant soit peu, à préserver la pureté et l'innocence de l'enfance, malgré le traumatisme. Elle nous rappelle, par là-même, que dans un contexte infiniment tragique, il y a toujours une once d'espoir et que les minuscules vaudront toujours quelque chose face aux géants qui se font la guerre.

L'autrice propose également, en filigrane, un hommage aux saltimbanques, artistes de rue, qui avec trois fois rien parviennent à (re)donner le sourire à qui prendra le temps de les regarder. Il en est de même pour les livres qu'il faut sauver des décombres afin que la culture demeure à jamais car leurs « pages conservent notre mémoire ». le jeune Bassem symbolise alors l'humanité au bout des yeux et à portée des oreilles.

Le tout dans une langue maîtrisée à laquelle s'ajoutent la poésie et l'art de la comparaison ainsi que l'aspect vaporeux des illustrations qui retranscrivent avec délicatesse et justesse – voire respect, si j'ose dire – la tristesse et la dignité de Bassem et les affres de la guerre.

Un récit bouleversant. Un récit profond à la portée universelle.

Je vous confirme en effet, chère Claude, que dans la part d'absurdité et d'obscurité du monde, vous êtes parvenue, grâce  à Bassem, à semer quelques grains de lumière et d'espoir, malgré tout. Merci.

Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}