La route du sang : À travers la neige et le sang

La présentation de l'histoire est intéressante, un thriller sur fond de romance et de mystère avec pour thématique majeure des expériences peu conventionnelles liées à d'ignobles trafics humains. Pour autant, Nathalie Clément-Sempere construit son récit en ne s'appuyant que sur l'aspect sentimental de l'histoire, laissant en grande partie le côté intrigues, secrets et machinations au second plan voire inexistants. Dans un style plat, atone et peu inspiré elle nous détaille longuement le périple d'Élie son héroïne, expose ses états d'âme, ses déboires émotionnels, son enthousiasme immodéré pour cette nouvelle vie qui s'offre à elle, sans aucunement se soucier de cohérence ni d'une quelconque rationalité. On baigne dans un romantisme sirupeux irréaliste et peu passionnant digne de la collection Harlequin. Rien n'est véritablement approfondi, les personnages simplement esquisses et les situations souvent caricaturales. Il faut attendre le dernier tiers de l'ouvrage pour qu'enfin l'action s'installe. Une ébauche de suspense s'instaure mais tombe rapidement dans une facilité faite de coïncidences extraordinaires et de sidérantes invraisemblances. D'innocente jeune femme un peu naïve, Élie se transforme en un concentré explosif de Soeur Emmanuelle et de Black Widow, nouant des alliances aussi inopinées qu'improbables et surtout peu crédibles pour démanteler un réseau criminel international qui a pourtant échappé à maintes reprises à Interpol et à la justice. Un final idyllique façon « petite maison dans la prairie » vient clore sans équivoque ni surprise cette aimable aventure. Ceci dit, le récit étant inscrit dans le cadre d'une trilogie, on peut s'interroger sur l'intérêt de poursuivre l'entreprise et ce que va bien pouvoir nous proposer Nathalie Clément-Sempere au vu de la faiblesse inventive, du manque d'originalité comme de solidité du présent ouvrage.