Coco nous raconte sa dépression après les attentats du 7 janvier 2015 à
Charlie Hebdo. Elle était là, en première ligne, et a vécu un horrible traumatisme. Elle revient sur ces jours-là, et aussi l'après et l'avant.
Le trait est brut et sommaire, celui du dessin de presse, et la colorisation aquarellée est intense, les couleurs vives, presque agressives, servent à entrer dans les passages de dépression pour mettre en avant les moments de fortes émotions.
Le point fort de cette bande dessinée, c'est d'arriver à nous faire réellement partager ce qu'elle a ressenti, c'est d'avoir réussi à mettre des images sur l'indicible, ces images sont simples, une vague bleue qui submerge, des hachures noires qui bouchent la vue, et puis on revoit
Cabu,
Charb et les autres, ça fait encore mal. Coco est parvenue à englober la totalité du problème dans une bande dessinée introspective, mais riche en informations. La réalisation de cette bande dessinée apparaît comme quelque chose de nécessaire pour elle, comme une thérapie, un exorcisme, en la lisant, on se rend compte que pour nous aussi elle est nécessaire… et forcément bouleversante.
“Je me rappelle le courage de
Charb dans ses positions. Je ne sentais pas la peur : défendre notre liberté de dérision et d'opinion, c'était le plus important.”