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Critique de Mimimelie


La Caisse des Dépôts est une très vieille institution, un peu poussiéreuse peut-être, mais gorgé d'argent, qui est celui de tous, de la collectivité en somme, puisque c'est notamment comme on le sait, l'argent des livrets A ou de développement durable en grande partie, dont elle assure la gestion, mais aussi celui des notaires puisque ce que l'on y dépose via leur intermédiaire atterrit aussi dans la caisse des dépôts et consignations, de là vient du reste ce dernier vocable je pense.

Tout ce blé devrait servir à quoi (250 milliards auxquels s'ajoutent autant d'actifs propres, une manne !) ? et bien justement c'est bien là que le bât blesse. Si sa vocation première est d'être au service de l'intérêt général et du développement économique, pour l'Etat et les collectivités, en intervenant par exemple, comme elle le fait depuis le début du XXème dans le financement du logement social qui est connue du public comme une de ses missions régaliennes ou autres constructions collectives, au fil du temps, elle s'est diversifiée vers des activités de banque d'investissement sur les marchés concurrentiels, et se situe entre service public et activités privées tout azimut, banque d'affaires internationale, société d'assurance…

Par ailleurs, elle est censée être indépendante du pouvoir exécutif, et placée sous la protection du Parlement, en fait, ce n'est un contrôle que de loin ; en gros par exemple, des parlementaires siègent à la commission de surveillance, souvent, on leur soumet des dossiers à traiter, quelques heures seulement avant les délibérations…. C'est dire !

Quant aux Directeurs généraux, ils font un peu ce qu'ils veulent et n'usent pas toujours de leur pouvoir de dire non quand ils sont sollicités. Si l'Elysée dit, il nous faut investir dans la cité du cinéma par exemple, ou ici ou encore là, alors on ouvre le robinet, parfois sans véritable contrôle ni perspectives, parfois après quelques harcèlements au besoin.

Autrement dit, ce trésor de la Caisse suscite bien des convoitises, et tout le monde y pioche ou s'en sert et tout ce que raconte cette enquête est proprement sidérant.

On est surpris même de voir qu'elle est encore debout après tout ça, et après des scandales comme la fusion de Véolia et Transdev qui a eu lieu pour satisfaire à des intérêts privés ! ou encore celui de Dexia avec lequel elle a quand même eu un peu chaud aux fesses …

Inutile de préciser qu'il y a là aussi des scandales de rémunération hallucinantes auxquelles s'ajoutent stock option, des actions gratuites en veux-tu en voilà.. qui montent à des niveaux que je n'ose pas écrire…
Un détail en passant : elle entretient par ailleurs ce qu'elle appelle des « énarques sur étagère » autrement dit des gens qui sont un peu au placard ou qui ont quitté le navire d'un cabinet ministériel quelconque, et qu'on entrepose là en prévision d'un éventuel petit coup de main ici ou là, une sorte de carnet d'adresse pour dépanner les copains… CDC : Caisse des Copains comme disent en plaisantant (jaune) les auteurs.

Vous avez dit République exemplaire ?

Attention, la lecture de ce livre nécessite un estomac bien accroché !
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