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Critique de MaggyM


Maximilien, qui avait 12 ans la veille de Noël 1944 dans la région de Bastogne, raconte à ses petits enfants ce réveillon inattendu qu'il a vécu, en plein coeur de la bataille des Ardennes.

C'est parce qu'il faut que le devoir de mémoire lié à la Seconde Guerre mondiale soit un devoir de compréhension, de paix et d'amour et pas une mémoire de haine que Françoise Colant, enseignante, a décidé d'abord de rédiger une pièce de théâtre sur ce thème. Estimant que la leçon devait s'adresser à tous les élèves et pas qu'aux siens, elle en a fait un roman, publié en auto-édition.

C'est donc tous les bons sentiments qui se sont rencontrés cette veille de Noël 44 quand des soldats allemands et américains, ainsi que deux enfants juifs se sont retrouvés à fêter la Nativité dans une ferme nichée dans le bois du Renard. Si ces scènes angéliques n'ont sans doute pas été légion, il est fort probable que certains rapprochements entre ennemis se soient tout de même déroulés. On en retrouve une également décrite au Bastogne War Museum, dans la cave d'un bistrot bastognard.

Mes quatre grands-parents ont vécu la bataille des Ardennes. Si deux d'entre eux nous racontaient assez aisément ces années noires, n'éludant pas grand chose de la détresse quand des amis se sont fait fusillés à Noville, quand des allemands ont réquisitionné la ferme familiale pour en faire un de leur quartier, les obligeant à leur préparer leur repas (dans lequel ils crachaient allègrement !); les deux autres se sont fait plus discrets. Mon grand-père paternel, fait prisonnier et déporté en Allemagne ne m'a jamais rien raconté. Il faut dire qu'il nous a quitté quand j'avais 12 ans; je n'ai pas eu le temps de lui poser des questions.
Et finalement, j'ai retrouvé un peu de leurs souvenirs maintenant qu'ils sont tous partis vers d'autres cieux dans le récit de Françoise Colant, même si rien d'aussi joli que son roman ne semble leur être arrivé.

L'autrice a, je pense, atteint son but en rédigeant ce roman prônant l'humanisme, l'amour et le pardon. Parce qu'à notre époque, il n'est plus temps de ressasser et si on veut que le "plus jamais ça" soit une réalité, il faut commencer par expliquer, les bons comme les mauvais côtés. Et il faut faire comprendre que les soldats ne sont après tout que des hommes; que, quel que soit leur "camp", ils n'ont fait que ce que leur gouvernement leur a demandé, avec plus ou moins de motivation.

Le roman est rédigé avec un vocabulaire assez riche bien qu'il s'adresse à des enfants; c'était nécessaire. L'autrice n'a donc pas oublié de déposer quelques définitions en bas de page et conseille au jeune lecteur, avant la lecture, d'avoir un dictionnaire sous la main. Si les enfants n'auront pas une vue claire de ce qu'a pu être la guerre dans nos contrées, ils auront en tout cas matière à réflexion sur la différence de culture et de religion et sur la capacité de l'homme de passer outre ces différences pour vivre la fraternité et l'amitié. Aux adultes que nous sommes de compléter leur lecture en leur expliquant le contexte.

Der Krieg, nie Wieder
The War, never again
La guerre, plus jamais ça
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