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Critique de MarianneL


Impuissant à se remettre de la disparition de son père le 11 septembre 2001, dans l'avion qui s'est écrasé sur le Pentagone, Julien ne sort pas d'une période d'angoisse ; Mensonges et paranoïa entourant les circonstances du crash de cet avion sont des bons marqueurs de l'atmosphère du roman.

En pleine confusion, Julien accepte donc de partir pour L.A. et de devenir «précepteur» du fils d'un richissime producteur de cinéma, qui vit dans une gigantesque villa sur les hauteurs de Beverly Hills, Blue Jay Way.

Là, il va plonger avec des yeux étonnés dans ce monde irréel vide de sens mais rempli d'alcool, de drogues en tous genres, de fêtes hallucinantes, de sexe, de rock'n roll, autour de ce fils et des quelques individus désoeuvrés qui gravitent autour de lui dans la villa. le malaise va tourner à l'horreur avec la disparition d'Ashley, la femme du producteur, enclenchant les étapes d'un thriller très prenant.

Intercalées au coeur de l'histoire dans des chapitres à part, on suit les parcours distincts de Scott et Jacob depuis leur enfance, l'un, être sadique obsédé par le mal, et l'autre schizophrène emmuré dans sa folie. Sans lien apparent avec l'histoire principale, ces deux parcours semblent néanmoins nous indiquer que tout va aller de mal en pis.

« Electrisée, la ville scintillait comme un patient épileptique dans l'attente d'une prochaine crise. »

Dans une intrigue diaboliquement efficace, Blue Jay Way concentre toute la mythologie de Los Angeles, cette ville qui semble irréelle, dont on ne trouve jamais le centre ni la cohérence, cette ville où réalité et fiction semblent difficiles à démêler.

«Aaron s'est étiré :
- Je pratique la cabale à mes heures perdues. J'ai écrit une thèse de littérature comparée sur le thème du math métal. J'ai cinq grammes de cocaïne trop chère pour toi dans la poche arrière gauche de mon short. Je suis l'un des quatre enfants que Steven Allan Spielberg a refusé de reconnaitre. Je n'ai couché avec personne au cours des trois dernières années si l'on excepte un furet. »

« Quelques semaines après son arrivée à L.A., Ashley avait fait part à Frances de son désir d'être inhumée au Forest Lawn Memorial Park. L'incongruité de cette requête, rétrospectivement, ne cessait pas de m'étonner. Comment pouvait-on se préoccuper d'un tel détail à peine entré dans l'âge adulte ? Mais les Angelins, y compris ceux d'adoption [...] avaient fait de la précocité une seconde nature. N'avais-je pas consulté le cahier des charges ? Ici, idéalement, on baisait à 11 ans, on se camait à 13 et on mourait à 17. Vue sous cet angle, avait-il ajouté en rajustant sa casquette des Dodgers, Ashley s'était montrée remarquablement patiente. »
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