AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de COLPINDidier


"Préface Roselyne MORANDI

Six pieds qui soutiennent un chant déclamatoire, scansion d'un orateur pétri de révolte, ou d'effroi, ou de peine, ou d'incompréhension face à l'homme face à lui- même et face au monde ; face aux acteurs du mal qui essaiment la haine, indifférents au drame, indifférents aux larmes, indifférents à... l'incompréhension.

Ainsi s'exprime le poète au sujet de trois poèmes...
« Des trois seul le dernier / Ne prône aucun charnier / Par contre ses vers saignent (…) / Ils pleurent sur l'Enfant que le mal triomphant / Saura priver de père / Il condamne la guerre ».

« Sans haïr ni juger ». Ce titre du premier poème de l'ouvrage donne le ton de l' ensemble proclamé avec ardeur et passion, humour peut-être « noir » et dérision, et, tendresse latente, croyance en l'espérance. Malgré l'approche de la nuit.
« Avec la nuit qui tombe / Même l'ombre s'en va / L'espérance succombe. »
Alors, toujours chercher : « Traverser le miroir / Chercher l'inextricable / Simplement s'émouvoir ».

de « lettres de sang » en « secrets d'écriture » le poète habille chaque instant, chaque regard sur le monde qui l'entoure, le blesse ou le réjouit, de cris du coeur sans retenue, de l'émotion à l'incompréhension, de la révolte à l'émoi – et aussi à la joie.
La précarité de la vie, l'illusoire, réel et irréel... se confondent, se mêlant à l'ironie d'un «amour en hivernage».
de questions en arrêts sur images, vont et viennent, s'entremêlant aussi, celles d'une douceur passée exprimant le désir de revivre et de revoir «La flamme d'un chez soi...».
« Etre en face du vent / Ressentir sa caresse / Lissant le moindre pleur ».

Au coeur des sentiments humains, de la quête d'ivresse et d'harmonie, inexorablement « L Histoire est une chaîne/ sachant être malsaine ».
La guerre – les guerres de toutes heures – et les technologies du siècle heurtent le poète (se) questionnant encore : « Quel demain » quand « Big Brother / Nous a dans le viseur » ; quand « l'Art est au service / D'un pouvoir dominant » ; quand « le règne de la guerre / Chez l'homme et l'animal / Depuis toujours opère » ?
Qu'en est-il donc de la nature humaine quand
« inéluctablement / L'eau passe sous les ponts / Les os vont au néant » ? ; quand « le temps prend tout son temps / le temps jamais ne cesse » et que « C'est différent pour l'homme / toujours impatient » ?
L'homme ne serait-il « qu'un arbre creux », « manipulé » :
« l'homme a-t-il une essence » ?

Entre objectivité, subjectivité – réalisme et quête d'un monde, (d'un être humain) meilleur, le poète à la fois constate et s'étonne. Utopie et/ou fatalisme ?
« Bouges comme châteaux / Finissent en saisie »
« Tout finit oublié / Fugaces parenthèses /Véloce sablier / Etouffant toutes braises ».

Ainsi le « temps », inexorablement... le temps passé, le temps présent, le temps-avenir, contraste-t-il avec le caractère éphémère du passage de « l'individu » en ce monde « étatisé ».
« Demain n'est qu'illusoire / A l'heure du regret / Tout semble dérisoire ». Et « dans le vrai du passé / le temps n'existe plus / Les effrois suspendus / Sont dans l'inexistence/ D'un futur en souffrance »

Alors le doute s'insinue. « Nous empruntons des routes / Qui ne vont nulle part (…) / Les voyant sinueuses / Dénuées d'horizon »

de « bulle » en « préambule », de « psyché », de
« miroir » en « reflet », de « prisme » et de « soleil », ce sont « des images qui flashent » et vibrent sous nos regards. le champ de vision du lecteur s 'élargit, son oeil se pose
« loin de tout le marasme / Qui nous prend sous son vent ».

le poète souvent se tourne vers l'enfant. « Tu verras petit homme/Le temps gomme ». Il le prend par le coeur, lui montrant ce chemin du temps de l'enfance à celui du grand âge que la vanité, récurrente occurrence dans l'ouvrage, parcourt.

Faudrait-il donc « Attendre ? » « C'est être inexistant / Autant qu'inconstant ».

A la lecture du présent recueil, le lecteur sera peut-être tenté d'en résumer l'essence-même par, en sous-titre, le titre d'un poème central : « Dans les mailles anesthésiantes du temps... »
Oui, « Quand le futur fait peur » se pose la question : « La vie est-elle un leurre » ? ou encore « La vie est-elle vraie ?» à l'heure de « la mode vintage / exhumant le passé ».

le poète reprend sa plume. Celle-ci « revendique / Un émoi poétique », la « sérénité » d'un «horizon bleu nuit». Mais «Sur la plage du temps (…) / L'illusion perdure».

de questionnement en questionnement, l'écriture du poète, riche d'images sensorielles -portées par une langue tout aussi riche de vocables incluant la langue des « temps modernes »- découle d'une intuition profonde des sonorités donnant rythme et musicalité en correspondance étroite avec le coeur de l'ouvrage. : « de la vanité et de ce qui est / serait vain ».

Ainsi, « le soleil attendu / de manière éclatante / Nous semble défendu... / Cet espoir éperdu / N'est-il que vaine attente ? » « le blues par ses accords / Sait planter nos décors / Sous un soleil retors »

Une réponse s'en vient effleurer l'esprit du poète :
« Voilà ce qu'est la vie / Un rire inassouvi / Une immuable envie / Qu'un rêve décrivit ».
Puis une autre : « Ici l'ego qui prime / est un feu destructeur / le miroir ce menteur / Sait ouvrir un abîme... »

Chaque poème de Didier est une porte ouverte à la pensée qu'il entraîne en liberté au rythme de ses six pieds vers des horizons aussi proches que lointains du mouvement perpétuel, perpétuellement.

RM - 25 janvier 2020

ROSELYNE MORANDI
Créations littéraires et artistiques
Artiste référencée à la Maison des Artistes depuis 2007
Cotation Drouot depuis 2011

Membre de la Société des Poètes et Artistes de France et de la Société des Gens de Lettres, elle est lauréate de nombreux concours nationaux et internationaux.
En voici quelques-uns, parmi d'autres (plus particulièrement en rapport avec l'écriture) :
• Médaille d'or et de vermeil internationales de l'Académie Européenne des Arts.
• Médaille de vermeil de l'Académie Internationale de Lutèce.
• Premier prix langue française « Vallori della Vita » (Naples 1990).
• Grand Prix 2010 de Prose Poétique, concours internationaux de la Société des Poètes et Artistes de France.
• Grand Prix de Poésie en langue française 2010 de l'Académie Internationale "Il Convivio" (Sicilia).
• Premier Prix de Poésie (catégorie poème court et haïku) - Concours Europoésie 2012 de l'association Rencontres Européennes-Europoésie.
• Grand Prix de Prose Poétique (objet ou livre d'art + diplôme - prix décerné en 2010 sur décision de l'ensemble du jury).
• Trophée européen du CEPAL 2013 pour les recueils inédits « Bleu nuit désir » et, en langue anglaise, « A Gentle breeze »
• Trophée européen "Style et tendances dans l'art" Cannes 2013 : peintre impressionniste abstrait, poète.
• Prix de Poésie des Arts et Lettres de France (Toulouse) 2013.
• Trophée européen du CIELA 2013 (recueils de poésie en français et en anglais).
• Médaille d'Or internationale Pékin 2014 - Editions EDMC.
• "Duettissime" Prix "Arte figurativo" 2016 - oeuvre en langue française - Academia Il Convivio – Italie

Elle a été, à Château-Thierry, ville natale du poète Jean de la Fontaine, vice-présidente du Cercle des Poètes de la Vallée.
Présidente-fondatrice de l'association "Ateliers Louise-Battiste", elle est l'auteure de dix-huit ouvrages, romans, recueils de poésie (l'un d'eux est accompagné d'un CD musical -'trio pour un quatuor' composé et interprété par Suduaya-). « Aux chants muets des oiseaux » vient de paraître aux Editions Nouvelle Pléiade.

Ses sources d'inspiration sont la nature et les sentiments. Son écriture rend hommage aux écrivains et musiciens romantiques qui marquèrent son adolescence. L'on retrouve dans sa peinture, expression qu'elle découvre au début des années 2000, les traits et les couleurs de sa poésie.

°°°

Moi qui aime la ‘fusion des Arts', je ne peux qu'être comblé…."
Commenter  J’apprécie          00



Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten




{* *}