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Critique de Verteflamme


CHALLENGE NON FICTION 2024
Il est toujours historiquement intéressant de comprendre les débats de l'époque sur l'esclavage, d'autant que j'ai connu Voltaire en Seconde (c'est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe), Montesquieu et son ironie... Mais Condorcet, dont le texte est sérieux, cérébral et où il n'a pas moins mis de coeur, je l'ai lu là seulement. Condorcet était "en avance sur son temps".

Il faudra attendre 1794 pour que l'esclavage soit aboli, et ce texte de Condorcet, en faveur de l'abolition, date de 1781. Il y répond aux objections et arguments pro esclavage, et avance ses propres arguments, d'un point de vue moral, mais pas seulement. Pour lui, l'esclavage est un crime, et il fait de nombreux parallèles avec le vol, moins grave mais bien plus condamné par la loi et par l'opinion publique. Car Condorcet a conscience, comme la Fontaine dans ses animaux malades de la peste, que la justice protège les puissants.

Mais il ne s'agit pas de militer pour l'abolition seule : Condorcet tente de planifier une société post-esclavage, et admet que l'abolition ne se fera pas d'un coup. Il imagine une société qui commence par de la ségrégation (le mot n'est pas employé mais c'est de ça qu'il s'agit) puis où les "races" finissent par être abolies. A noter, mais ce n'est pas l'aspect principal, de l'Ironie, comme vers la fin lorsqu'il évoque les méchants philosophes qui souhaitent la ruine de la société (on peut le lire comme une réflexion sur la philosophie contre le statut quo).
Ce texte m'a plu et m'a beaucoup appris sur la nature du débat à l'époque.
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En 1980, la Mauritanie est le dernier pays à abolir l'esclavage. Cela dit, l'esclavage contemporain existe encore et j'espère, si je réussis mon concours d'inspection du travail, pouvoir lutter contre l'esclavage contemporain en France, à ma modeste échelle.

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