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Critique de elleaimelire


Quand Jeanne entre en tant que postulante au couvent, cela fait déjà vingt ans qu'Axelle est devenue soeur Anne. Vingt ans et pourtant, l'adaptation de soeur Anne n'est toujours pas terminée. Sa foi n'est plus suffisante pour avance. L'arrivée de Jeanne, emplie d'une foi profonde est alors une bouffée d'air frais et de jeunesse.

"Les années ont figé les soeurs. Certaines sont parvenues à atteindre une innommable paix. D'autres bataillent encore. Quoi qu'il en soit, leur expression est la même : les yeux fermés, le front contre les mains qui nouent une prière. Si bien qu'un spectateur crédule serait bien incapable de différencier une religieuse abattue d'une religieuse bienheureuse. Il n'y a que le vernis. Et si, sous la surface, le chaos tremble, il tremble silencieusement."

D'emblée on entre dans ce couvent dans lequel règnent silence et simplicité. L'ambiance est très monastique et assez pesante malgré la jeunesse et la joie apportée par Jeanne. L'atmosphère mystique est renforcée par l'écriture de Claire Conruyt qui est légère et claire, je n'irai pas jusqu'à dire pieuse, mais assurément sans fioriture. C'est limpide, pour un résultat délicat et empreint d'une belle pudeur. On ressent fortement la lourde pénitence dans laquelle Anne s'est enfermée.

"Par orgueil, tu as décidé de vivre dans la douleur."

La relation entre Jeanne la postulante et Anne la nonne est très intéressante. On les voit évoluer ensemble, se découvrir. Tout est nouveau pour soeur Anne qui a quitté la vie civile à l'aube de sa jeunesse. C'est aussi l'occasion aussi de plonger dans le passé d'Anne.

Mais c'est lent, c'est contemplatif. Les personnages sont là et absents à la fois. Il flotte une ambiance triste et ennuyeuse, une atmosphère lourdement chargée de culpabilité, adoucie par l'enthousiasme et la fraîcheur de Jeanne. Leur affection mutuelle grandit au fur et à mesure que les doutes d'Anne s'immiscent dans son quotidien et la déstabilisent.

"Elles sont « la première fois » de l'une et de l'autre, et cela a quelque chose d'imprévisible. Amantes qui ne connaissent pas la chair et soeurs qui ne partagent pas le même sang : que peuvent-elles faire de cela ? Elles se découvrent, chaque jour."

En bref, Mourir au monde est un premier roman, court et lent, contemplatif aussi par lequel je n'ai pas été emporté. J'attendais beaucoup de ce texte au sujet rarement traité et j'ai été déçue. Cela ne m'empêchera pas de lire le prochain livre de Claire Conruyt car malgré tout, j'ai été séduite par sa plume prometteuse !
Lien : https://ellemlire.com/2021/1..
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