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Critique de mh17


L'homme à l'affût est une nouvelle extraite du recueil Les armes secrètes, publié initialement en 1958, soit trois ans après la mort de Charlie Parker. Bruno V..., le narrateur et critique, suit Johnny Carter, le saxophoniste dont il a écrit la biographie, à Paris avant son retour aux Etats-Unis, où il meurt peu de temps après. La nouvelle est composée de dialogues marquants qui arrivent à l'improviste dans la narration réaliste léchée, comme des improvisations de Jazz.
Les deux personnages sont duels, auto-destructeurs et à l'affût de quelque chose. d'un côté le génial Johnny Carter (notez les initiales) et de l'autre Bruno le narrateur, son cynique évangéliste, un peu Judas sur les bords et conscient de l'être.
Johnny survit dans une chambre d'hôtel crasseuse où pendouille une ampoule pleine de mouches. Il est assis sur un fauteuil galeux, nu sous une couverture. Il est fiévreux. En manque. Il a oublié son saxophone dans le métro. Dédée sa dernière compagne doit lui en trouver un avant le surlendemain car elle lui a dégotté un contrat. Johnny se moque du contrat et des dates. Bruno sort une bouteille de rhum. Et là Johnny tente d'expliquer à son biographe à l'aide de belles métaphores (ascenseur, métro) que lorsqu'il joue, il change d'endroit, part dans un voyage qui dure rempli de réminiscences. Un voyage qui dure deux minutes à peine dans la réalité. Johnny voudrait vivre pour toujours dans ce pays enchanté. Mais cette éternité lui échappe et il pleure, inconsolable. Sur le coup Bruno comprend vaguement ce qu'il veut dire mais à peine est-il dans la rue, il est irrité, il n'arrive pas à rationaliser, il a pitié de lui, il le méprise. Bruno l'aide cependant à trouver un saxophone. La biographie que Bruno a écrite masque des aspects de la vie réelle de Johnny et ses voyages hors du temps. Il fait l'éloge de sa musique divine en l'expliquant doctement. Johnny ne s'y reconnaît pas du tout et ne veut pas de son bon Dieu. Mais il ne lui en veut pas.
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