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Critique de Fuyating


J'aime beaucoup cette série dans laquelle j'avais déjà lu "Comprendre les Turcs". Les auteurs ont une approche différente des guides de voyages habituels, mais ces petits livres sont tout autant nécessaires afin de mieux appréhender le peuple du pays et le fonctionnement de la société.

Romain Costa nous présente ici le peuple tunisien, très complexe, notamment dû au fait qu'ils accordent une place très importante aux apparences, les tunisiens pouvant être très différents sur scène (l'espace public) et en coulisse (dans l'intimité, en famille).

Ce peuple semble très attachant, faisant preuve de solidarité et de générosité, très ouverts aux autres, cette dernière particularité étant issue des spécificités géographiques et historiques du pays. La convivialité, la résilience et l'humour semblent également être des traits de leur caractère.

Mais le peuple tunisien fait aussi face à des difficultés, les gens ayant tendance à se déprécier et à surfer sur les non-dits afin d'éviter les conflits, ce qui peut amener à des incompréhensions.

La famille à un statut particulièrement important, ce qui peut parfois étouffer les plus jeunes, le manque d'autonomie et le fait que les grandes décisions soient prises par la famille pouvant être pesant.

La collectivité, tout comme la famille, a une place centrale dans la société. Les Tunisiens font partie de nombreux groupes, que ce soit associatifs, de quartiers etc, ce qui peut expliquer également la grande solidarité existante.

Romain Costa nous explique également que la religion est primordiale, bien que beaucoup ne soit pas pratiquant. La société est rythmée par certains évènements religieux très importants, modifiant même parfois l'emploi du temps de tous.

L'auteur a réussi à mettre en avant une reflexion intriguante selon laquelle les trangressions ne sont pas interdites, du moment qu'elles ne sont pas vues. Si elles sont sues et nuisent à l'ordre général, alors seulement elles sont condamnables. ("Ce n'est pas la transgression qui est répréhensible, mais le trouble à l'ordre public qui en est la conséquence").

J'ai beaucoup aimé la partie concernant la langue. L'auteur nous y explique que le dialecte tunisien (appelé djerba) a quelques apports étrangers comme des mots francais, italiens espagnols ou turcs, montrant à nouveau la gande ouverture vers les autres.

Autre point que j'ai trouvé également extrêmement intéressant concerne la grammaire. L'auteur nous explique qu'il n'y a que rarement un sujet dans les phrases et beaucoup sont au passif, ce qui est une sorte de déresponsabilisation par la langue.

Je conseille vivement cette lecture à toute personne souhaitant se rendre en Tunisie ou ayant simplement de la curiosité envers ce peuple ô combien complexe mais passionnant.
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