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Critique de Ecarlate


Ce sujet de société est toujours d'actualité, et tout concourt à ce que cela dure. Avant le loi de 1970, la consommation de drogues (tout type) chez soi, en privé, était licite, depuis cette loi, s'est interdit. Voici, grosso modo l'enjeu : revenir ou non sur cette loi.

L'objet se base essentiellement sur la dépénalisation, d'abord pour le consommateur, plutôt que sa légalisation. Notons qu'une dépénalisation peut être partielle ou totale, comme une légalisation n'autorise pas forcément n'importe qui à faire commerce de cette drogue.

Jean Constentin met en avant, à juste titre, les risques physiques et psychiques de la consommation de cannabis. Rappelons que le cannabis engendre une dépendance, grosso modo vous aurez envie d'un joint après trois jours d'abstinence. Donc, plus vous consommez, plus votre risque de dépendance augmente etc.
Alain Rigaud et Laurent Appel estiment qu'une société ne peut être sans drogue, qu'il y a besoin d'avoir des substances pour supporter/apprécier l'existence.
Le débat est intéressant, car inévitablement, on évoque les drogues légales : tabac (13millions de dépendants en France), l'alcool (4 millions de dépendants). Avec ces 1 million de dépendants (tous ces chiffres sont des estimations), le cannabis reste raisonnable.
Oublions les chiffres des consommateurs occasionnels.
Un pro-dépénalisation vous dit, voyez les chiffres, ils sont ridicules face à l'alcool et au tabac, ils prouvent l'inutilité de réprimer.
Un anti-dépénalisation explique qu'il est déjà difficile, vu les chiffres, de s'occuper du tabac et de l'alcool, alors si on dépénalise le cannabis, voire le légalise…

Donc le débat s'élève à anti-drogue et pro-drogue, d'une certaine façon. Ce qui est certain pour tous les partis, quelle que soit la drogue : non au mineur.
L'alcool, le tabac, le cannabis, ce n'est pas bon ni pour les enfants ni pour les adolescents, dont le corps et le cerveau sont en pleine évolution.

Quel camp choisir ?
Comme le précise la médiatrice, les avis sont s'y tranchés, l'enjeu sociétal est si important, car il concerne toute la population d'un pays, qu'on se sent obligé d'être pour ou contre.
On rappelle l'enjeu économique, le coût de la répression (500 millions en France en 2007), mais quel serait le coût en terme de santé publique d'une dépénalisation ? En 2007, le business du cannabis est estimé à 832 millions d'euros (cocaïne=902 millions), c'est modeste comparé à l'alcool (25 milliards TTC en 2013) ou le tabac (18 milliards TTC en 2013).
Alors, faut-il légaliser cette drogue pour faire encore plus d'argent, si tout n'est que pognon dans l'existence ?
Rappelons qu'une légalisation n'entraîne pas l'absence de trafic (contrefaçon, produits frelatés, etc.). On le voit, les enjeux sont multiples, et pose à chacun son rapport à la société, entre vie privée et solidarité publique.
La prévention contre le tabac et la loi Evin ont tout de même limité la consommation de tabac, du moins en lieu public (pour ceux qui se rappellent les PMU enfumés). Pour l'alcoolisme, c'est moins perceptible, mais il y aurait a priori moins de consommation avant de prendre le volant, un indicateur très ciblé mais réel.

Une prévention contre les risques du cannabisme est indispensable. Pour ou contre l'enrichissement des dealers ? Idéalement contre. Mais faut-il encore faire de l'Etat un dealer légal ? Dépénaliser partiellement semble être un compromis là où une légalisation ressemble à un saut vers l'inconnu (le parallèle avec la prohibition américaine (1919-1933) me paraissant trop éloigné de son contexte).
A vous de vous faire votre avis en lisant ce livre… et d'autres.
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