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Critique de Runi


Cet ouvrage me laisse un brin dubitatif.
D'un côté on y trouve des éléments intéressants, notamment sur le rôle des officiers et leur place dans la bataille.
D'un autre côté, la méthode me semble souvent discutable. Ce qui me semble notamment être un gros problème est que l'auteur ne cite qu’assez peu de sources de la période concernée. Ses sources ont parfois plusieurs siècles d'écart avec le IIe siècle et il extrapole fortement en considérant qu'il en est de même dans les deux cas. Je trouve surtout le procédé particulièrement gonflé, étant donné qu'il critique abondamment d'autres historiens en raison de l'anachronisme de leurs sources; c'est un peu l'histoire de la paille et de la poutre là...

Les illustrations me laissent aussi un sentiment mitigé: leur qualité esthétique est indéniable, mais je pense qu'elles ne reconstituent pas fidèlement le légionnaire de cette période, en particulier celles représentant des scènes.
En particulier elles contredisent déjà le texte en montrant des légionnaires ayant tous un équipement identique à base de lorica segmentata, alors que l'auteur dit bien que l'équipement était assez régulièrement hétéroclite et surtout que la segmentata était nettement moins répandue qu'on en a l'impression aujourd'hui au travers de l'imagerie populaire.
Dans le même ordre d'idée, les couleurs attribuées aux légionnaires sont discutables et j'aurais aimé un commentaire de l'auteur pour expliquer la raison de ces choix particuliers, notamment en ce qui concerne le vert (comme sur la couverture) et le bleu roi. Je ne pense pas que les Romains aient pu produire en masse à prix raisonnable un bleu aussi profond qui soit durable; du bleu pâle, bleu gris ou bleu vert me semblerait nettement plus crédible. En fait de manière générale je doute que les légionnaires portaient tous une même couleur parfaitement identique et harmonieusement assortie au reste de leur tenue: même s'ils avaient tous portés, disons du rouge, entre les tuniques neuves et les différentes provenance, certains auraient eu quelque chose tirant sur le marron et d'autre sur le rose, et la tunique n'aurait pas nécessairement été assortie au bouclier.
Dans le même ordre d'idée, une des illustration montre un cavalier avec un casque particulier, dont l'auteur dit lui-même que ce n'était probablement pas un casque pour la guerre...bon très bien mais à ce moment là pourquoi ne pas avoir illustré avec le bon casque?

Dans l'ensemble, l'ouvrage n'est donc pas inintéressant, mais je ne pense pas qu'il soit assez solide pour servir de référence visuelle principale à un reconstituteur ou illustrateur, comme c'est le cas pour certains autres volumes d'Osprey.
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