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Critique de Davalian


Retenu par la sélection du polar 2016 de la SNCF, la République du catch a fait l'objet d'une opération Masse critique et j'en profite d'emblée pour remercier à la fois Babelio et la SNCF de m'avoir fait parvenir cette bande dessinée.

Le format attire l'attention par son particularisme : plus de deux cents pages, trois lignes par page pour cinq à six cartouches par planche. Les éditions Casterman ont accordé à cet ouvrage une édition de luxe, qui pèse son poids et fait son prix. le format retenu n'est ni celui d'une bande dessinée, ni celui d'un manga de poche mais quelque chose entre les deux qui n'est ni l'un ni l'autre et certainement pas un polar non plus. C'est d'ailleurs ainsi que l'on peut qualifier cet album.

Les couleurs font une apparition marquée sur les pages de couverture pour laisser la place à du noir, à du blanc, mais surtout à des nuances de gris. Il faut passer cette première difficulté pour découvrir une certaine maîtrise de ces nuances. Il y a ici assurément un travail de qualité, de précision mais qui donne une ambiance assez dérangeante dans l'ensemble.

Les dessins sont également tout aussi étranges que dérangeants. Les traits sont tour à tour travaillés ou bâclés, mais toujours torturés. L'usage du noir et du blanc renforce les scènes de violence ou de cruauté omniprésentes. Il faut vraiment apprécier ce genre de bande dessinée pour pleinement apprécier le travail qu'il a fallu abattre pour produire ces planches.

L'univers est à l'unisson du style graphique. Nous avons ici affaire à un univers urbain et inquiétant. Des créatures de cauchemar sont ici légion. Les plus sympathiques étant un manchot joueur de piano (NB : ici les pianos sont des sortes de véhicules métaphoriques), des catcheurs ratés (notamment une princesse qui a récolté toutes les maladies du monde). A côté de cela il faut encore composer avec les méchants : un bébé chef de la mafia et un tueur dont il ne reste plus que la tête… et le corps… en deux parties indépendantes, conséquence d'un épisode de violence absolument superfétatoire.

Le protagoniste dans tout cela reste un vendeur de piano, Mario qui, tout comme ces gentils acolytes d'ailleurs, symbolise la faiblesse et la vie de tous les jours. Et voici que nous touchons déjà au scénario : les bons (aux apparences torturés) contre les méchants (encore plus torturés que les précédents). Une petite histoire est développée, pour faire bonne figure, mais franchement le fil scénaristique est risible, simpliste, sans intérêt.

L'essentiel tient à l'univers : si vous accrochez vous aller trouver l'ensemble génial si vous ne prenez pas le train en marche et bien… il vous reste la musique ! Oui, car la musique classique tient ici une part assez importante (et il assez agréable de lire cette BD avec un arrière fonds musical fait de piano ou de clavecin). L'expérience doit sans doute être plus intéressante avec les références glissées dans le texte (pourquoi pas en introduction ?).

Malgré son titre, il n'est pas question de catch ici. La fameuse république est une sorte d'organisation du type Fight Club composée de cobayes d'expériences malheureuses. Voir des catcheurs se servir de leur poings fera sourire plus d'un adepte de cette discipline spectacle. Avant de les voir rager devant une telle concentration de clichés.

Si cette oeuvre d'origine française a rencontré du succès, il faut croire qu'elle aura trouvé son public. Mais que le lecteur non averti se renseigne bien avant… d'autant que ce n'est ici qu'une première partie… qui permettra peut-être à Nicolas de Crécy de commettre une suite.
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