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Critique de SZRAMOWO


ATTENTION CHEF D’OEUVRE (Sirène de police)

Vous le comprendrez, sauf si vous êtes particulièrement obtus(e), j’ai adoré La république du catch.
Je n’avais jamais rien lu de Nicolas de Crécy et je remercie du fond du coeur Babelio, la SNCF (du coup je n’en veux plus à Guillaume Pepy pour les retards incessant de mon TGV quotidien), et Casterman pour m’avoir adressé cet ouvrage mémorable, dans le cadre d’une masse critique.
Le hasard faisant toujours bien les choses, je devais me rendre le dimanche 6 décembre au salon SOBD à l’espace des Blancs Manteaux à Paris et j’ai pu y feuilleter l’admirable monographie de Lætitia Bianchi et Raphaël Meltz, Nicolas de Crécy. Monographie, Angoulême : Éditions de l'An 2, coll. « Étoiles de l'image », 2003.
et une fois rentré à la maison, me ruer sur le site du sieur Nicolas :
http://500dessins.blogspot.fr/
qui montre que l’homme n’en est pas à son coup d’essai.

La BD La République du Catch est, à l’origine, parue au Japon, pour répondre à une commande de l’éditeur Shueisha, et a été publié en épisode dans la revue Ultra Jump entre août 2014 et mars 2015. (voir la postface de Nicolas de Crécy)

Amateur de BD dont les références s’arrêtent au début des années 1980..., en lisant La République du catch, j’ai tout de suite pensé à La révolte des ratés de Guido Buzelli.
http://www.bedetheque.com/BD-Revolte-des-rates-Tome-1-26829.html
http://www.citebd.org/spip.php?article3770
Une même considération pour les bons et les méchants, à la différence que chez Buzelli les ratés sont méchants alors qu’ils sont les gentils chez de Crécy.
Le trait, le choix du noir et blanc le découpage des strips, beaucoup de similitude chez les deux dessinateurs.

L’histoire de la République du catch :

Mario est un petit homme. De ses parents, il a hérité une boutique de Piano (admirable première planche sur une page dans laquelle une vue en contre plongée nous fait tout de suite comprendre que la boutique en question se situe à Paris - bravo l’artiste-). Mario confesse ne rien connaître à la musique (Je ne sais pas jouer, je n’ai jamais eu de fibre artistique et je n’en éprouve pas d’amertume. Les pianos, je les vends, c’est tout. - page 10).
Son seul ami, est un manchot (l’animal, le pingouin), lui joue merveilleusement et enchante la boutique. (Il n’est pas très bavard non plus, et c’est très bine comme ça. Il s’exprime par la musique. Debussy, Schubert, des gens comme ça...Moi je n’y connais rien. - page 9 - )
Mario est assicé dans La République du catch, une salle propriété de ses cousins maffieux, Enrico le playboys aux voitures somptueuses dans lesquelles il promène des filles de rêve, Silvio et Rodrigos (Une sacrée brochette ça rigole pas. - page 13 -)
Seul son neveu, (Et puis il y a le petit dernier, Enzo, mon neveu...un mystère de précocité. - page 13 -) trouve grâce à ses yeux.
Mais au fonds, comme il le dit en se rendant à une convocation (invitation) de la famille ( En tout cas, moins je les vois et mieux je me porte - page 14 - )
Le seul attrait de la République du catch est une catcheuse, Bérénice, dont Mario est secrètement amoureux, même si elle n’a d’yeux que pour Arès «le plus bel homme que compte la République du catch» page 20.
Et puis, elle n’aime pas la musique.
Une fois les présentations faites, l’histoire dérape.
Mario est chargé d’une mission par Enzo, le petit dernier, qui est en fait le chef du gang que tout le monde craint pour sa cruauté.
Il s’agit en fait d’un piège pour se débarrasser de Mario (je ne vous dis pas pourquoi car cela dévoilerait les ressorts de l’intrigue).
L’histoire, qui reposait jusqu’alors sur une réalité factuelle, devient fantasmagorique.
Mario se retrouve dans une cité abandonnée, une sorte de New York engloutie, où règnent Picollo, un double monstre qui est un ancien rival de Enzo, et des catcheurs déchus chassés de la République du Catch.
Confronté à ces monstres, notamment Picollo, Mario va devoir chercher au plus profond de lui même les ressources nécessaires à sa survie.
Cette recherche le conduit à nous raconter l’histoire ancienne de sa famille et le rôle de Picollo dans l’ascension de Enzo.
Il cherche ce qui dans le passé peut lui apporter des solutions pour se tirer de la situation dans laquelle il se trouve.
Le salut viendra du Manchot et de la musique. Les catcheurs déchus, la Princesse, la Perruque, Le Cycliste raté, et La Graisse, l’aideront aussi à surmonter ses faiblesses qu’il pense congénitales.
Les catcheurs déchus offrent une nouvelle sagesse à Mario :
«Comme vous dites : vous faites preuve d’une immense faiblesse. Votre faiblesse sera notre moteur.» Page 121

La lutte sans merci qui s’en suivra, incertaine, douteuse, permettra à Mario de renouer avec sa soeur, la mère de Enzo, de comprendre où sont ses propres intérêts, d’abandonner une vie où sa propre satisfaction n’apparaissait jamais comme une priorité, sauf à la cacher aux yeux des autres.
Ce faisant, il ouvre la boite de Pandore et comprend que cette lutte ne finira jamais, que la victoire ne sera jamais définitive.
La fin de la République du catch ouvre d’ailleurs la voie à une suite, que j’attends avec impatience.

A lire absolument !
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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