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Critique de kikenbook


Entrer dans "l'épaisseur du trait", c'est accepter d'emblée son décor. le résumé dévoile en quelques mots l'intention de l'auteur : faire vivre Alexandre, un jeune ado parisien, sur le plan d'une Capitale où largeur et longueur des rues laissent proportionnellement peu de place aux immeubles qui les bordent. Alexandre vit donc dans un appartement situé dans l'épaisseur d'un trait quand d'autres vivent dans des immeubles abîmés par les pliures du plan. Son espace est limité par les deux pages sur lesquelles s'étale son quartier, et il le vit jusqu'à maintenant très bien.
Mais l'adolescence a ceci de romanesque qu'elle donne des envies d'ailleurs, des envies d'autres. Des envies qui naissent par des rencontres. Et Alexandre rencontre Ivan, un garçon qui habite dans l'immeuble d'une rue si petite qu'elle n'existe que par intermittences. Et à partir de là, on évitera d'en dévoiler beaucoup plus.

Antonin Crenn réussit parfaitement à nous embarquer dans l'univers d'Alexandre. Il écrit les visages comme il décrit les plans en ajoutant aux lignes, aux courbes, aux traits, toute la mélancolie, la douceur, la tristesse et la nostalgie que peut faire émerger une plume sensible et poétique.

Alexandre est un Rastignac partant à l'assaut de sa maturité en montant dans un train qui l'emmène au-delà de la double-page de son adolescence pour le faire arriver dans une ville étrangère. Là, le presqu'adulte prend de la hauteur et se découvre en même temps qu'il découvre le goût de l'autre. Un autre incarné par un jeune homme qui se trouvera comme le guide du parcours initiatique du héros, un autre au prénom symbolique qui a perdu le grec de son i pour n'en garder que la romanité : Ulisse.

Car "L'épaisseur du trait" est tout en symboles, tel un conte moderne avec ce qu'il faut de douceur et de sensualité. Les descriptions y sont nombreuses mais la fluidité d'une écriture travaillée ne les rend ni rébarbatives ni superflues, au contraire. C'est un véritable objet littéraire que nous donne à lire Antonin Crenn et c'est avec un plaisir et curiosité que j'irai découvrir le reste de sa production.
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