Hotel temptation, tome 3 : Ardente liaison

Elle le sentait dans son sexe toujours fermement logé en elle et qui enflait déjà de nouveau, provoquant une nouvelle avalanche de frissons.

Elle avait toujours considéré que son corps était un atout à utiliser pour parvenir à ses fins et avait pensé qu’elle pourrait s’en servir, dans les bonnes circonstances. Après tout, pourquoi pas ? C’était son corps. Elle pouvait en faire ce qu’elle voulait.

Jamais encore il ne s’était laissé dominer par ses émotions. Les émotions étaient un carburant pour lui, rien de plus ; et ce n’était pas maintenant que ça allait changer. Cette femme ressemblait peut-être à une goutte de glace sucrée, abandonnée au milieu de son océan juste pour lui faire perdre la tête, pour le regarder dans les yeux et refuser de jouir pour lui ; mais ce n’était pas ce qui la motivait. Elle n’était pas un rêve devenu réalité. Elle était l’un de ces requins en tailleur qui essayaient depuis des mois de le transformer en patron obtus, à l’image de ce père qui n’avait été qu’un donateur de sperme pour lui.

Et elle le sentait encore. Beaucoup. À tel point qu’elle eut peur d’examiner son corps dans la lumière bleutée, certaine que ses caresses et ses baisers y avaient laissé des traces indélébiles. Non, pas indélébiles. Tout disparaîtrait. Ce qui l’inquiétait plus, c’était l’empreinte qu’il avait pu laisser en elle et qui ne partirait pas si facilement.

Elle quitta le matelas le cœur battant, comme si elle terminait un marathon. Comme si elle venait de découvrir une atroce vérité dans ces draps froissés et ce lit en bois exotique – une vérité que le monde risquait de connaître bientôt. La panique qui la guidait était mêlée d’une terrible honte.

La jeune fille gauche qu’elle avait été, ballottée dans les galères de ses parents, était morte ; et la Lucinda qui avait pris sa place n’avait plus rien eu à voir avec elle.

Elle n’était pas douce. Elle n’était pas malléable. Elle ne connaissait qu’objectifs et détermination ; ne se permettant que quelques rares escapades sexuelles strictement contrôlées et quelques orgasmes qu’elle se donnait elle-même pour se détendre.

Il tournait le dos aux fenêtres et à la somptueuse vue de Londres, comme si Lucinda était la seule chose ici digne de son attention.

Pire encore, il n’était pas campé là, au milieu de la salle de réunion, avec son splendide torse nu, dévoilant sa peau brune et ses tatouages parfaits aux yeux de tous. Lucinda sentit son cœur se pincer, comme si elle était soudain victime d’une trahison de plus.

Cette femme était le coup d’un soir qu’il refusait d’oublier. Il était même prêt à la pourchasser sur toute la planète et même au-delà. Avec joie. Il était allé jusqu’à lui faire miroiter cet hôtel dont elle rêvait tant pour la garder près de lui et lui offrir ce à quoi elle ne pourrait pas résister. Pas sans se trahir de bout en bout.

Si mon île est le prix à payer pour passer un peu plus de temps avec toi, ce n’est pas cher à mes yeux ! Parce que je suis convaincu que ce qui te fait réellement peur, c’est qu’au bout d’un moment tu ne puisses plus étayer cette histoire de « business ». Après juste une nuit, oui. C’était facile. Tu pouvais quitter mon lit avant le lever du soleil et aller remettre ton armure sans problème. Mais impossible de faire ça chaque jour, pendant des mois. Des années. Et après ?

Nous ne naissons pas tous avec un don pour les prouesses athlétiques ou avec la beauté d’une idole populaire. Nous ne pouvons pas tous ouvrir la porte d’un avenir radieux d’un sourire : nous devons nous battre pour l’entrebâiller. Un ongle arraché à la fois.