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Critique de LaetiF


Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Fayard/Mazarine pour m'avoir permis de découvrir #LescentansdeLennietMargot.

A l'hôpital, Lenni, 17 ans, rencontre Margot, 83 ans, au cours d'un atelier d'arts plastiques ; elles vont toutes deux mourir bientôt. Une idée géniale germe en elles : peindre les cent tableaux qui représentent leurs cent années de vie cumulées. Lenni confie à son carnet ses pensées d'adolescente "à espérance de vie limitée". Margot se confie à Lenni et raconte une partie de ses 83 années de vie. On oublie trop souvent que les aînées ont été de jeunes filles avant de vieillir... Elles nous rappellent toutes deux que le temps passe et que la vie s'écoule plus ou moins paisiblement ou péniblement selon les moments, malgré ou grâce à la mort qui rôde, partout, inévitablement...

J' ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire car elle débute par des échanges entre Lenni et un prêtre et que je ne verse pas trop dans ce genre de thème. de plus, j'ai noté quelques incohérences de maturité entre l'âge, le caractère, le recul, le ton et les mots employés par Lenni. Ensuite, l'absence des parents de Lenni m'a troublée puis intriguée. Et au bout d'une quarantaine de pages, les intrigues m'ont happée et je me suis progressivement attachée aux deux femmes : la plus âgée surtout, pour le "décalage temporel" et la plus jeune pour l'actualité et l'acidité de ses propos.
Au delà du récit de la maladie et du chemin vers la mort, Marianne Cronin nous propose une confrontation entre notre époque et celles qui nous précédées. Les 83 ans de Margot permettent d'aborder des thèmes aussi variés que l'émancipation des femmes, la ruralité, Alzheimer, le féminisme, les combats des années 60' aux années 80' et, évidemment, les amours d'une si longue vie. L'autrice met en scène les liens qui rassemblent et se nouent entre les êtres et se dénouent au fil de la vie, des morts, des disparitions, de l'éloignement, des pertes d'êtres chers, des naissances et des deuils insurmontables... J'ai ressenti l'amertume de l'injustice à l'approche du décès d'une jeune fille de 17 ans, autant que les regrets et remords éprouvés par une vieille dame de 83 ans. J'ai été très émue par leurs histoires, surtout celles de Margot. Les personnages secondaires (Inter, Nouvelle infirmière, Arthur le prêtre, Paul le Gardien...) sont forts, nécessaires et émouvants eux aussi.

Marianne Cronin nous propose un premier roman ambitieux et prometteur. Elle fait preuve d'une grande maîtrise de la construction narrative en alternant les passages dans le présent et les confidences des deux héroïnes. Lorsque deux actions ou souvenirs liés sont racontés en parallèle, l'écriture conserve sa fluidité et sa cohérence pour rester compréhensible et cela accélère momentanément le rythme de l'ouvrage (par ailleurs excellent !). le style est plutôt simple et factuel, tantôt caustique et incisif, tantôt nostalgique, l'autrice parvient à modifier son écriture en fonction de la narratrice (Margot ou Lenni) et selon la période racontée.

#LescentansdeLennietMargot #NetGalleyFrance
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