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Critique de JabyOby


Cette biographie retrace la vie de Matteo Ricci, missionaire italien du XVIème siècle, ayant atteint les plus hautes sphères de la société chinoise à une époque où l'Empire du milieu était fermé aux Occidentaux.
À travers sa vie, c'est le thème passionnant de la communication entre des cultures très différentes qui est abordé.

Alors que les stratégies d'évangélisation se basaient surtout sur l'usage de la force, Matteo Ricci se rend compte que la culture chinoise a autant à gagner de la spiritualité et la science occidentale que l'inverse.
On découvre alors son cheminement, où il commence plus bas que le dernier échelon de l'échelle sociale du fait de son statut d'étranger inscrit son visage, attisant la méfiance de tous.

En effet, les Chinois n'apprécient pas les étrangers, d'une part car leur premier contact avec les Occidentaux a été avec les Portugais qui se sont montré très hostiles ; et d'autre part car ils considèrent les peuples autour de chez eux comme plein de barbares incivilisés.
Cela les conduit notamment à avoir une vision faussée du reste du monde. Une fois devenu un lettré respecté, Matteo Ricci réalisera d'ailleurs une carte plus précise en fusionnant celle de l'Occident (où l'Asie était très brouillonne) et celle chinoise (« l'Empire du milieu » au centre de tout et presque rien ailleurs).

Le regard que Li Matou, de son nom chinois, porte sur les religions chinoises est très intéressante grâce au recul dont il fait preuve. Il découvre notamment les trois spiritualités du pays ayant pour maîtres Confucius, Bouddha et Lao Tseu.
Matteo Ricci se rend compte que la doctrine de Confucius, le confucianisme tel qu'il est pratiqué par le peuple, et ce qu'en fait la réutilisation politique n'ont plus rien de commun entre eux. Considérant que sa religion chrétienne et le confucianisme sont tout à fait compatibles et ont à apprendre l'un de l'autre, il étudie profondément les textes originaux de Confucius et les défend auprès des lettrés pour faire cesser les déformations des préceptes du maître.

Pour dire un mot sur le style, il est très ampoulé au tout début, puis il devient plus « fonctionnel », sans beaucoup d'investissement émotionnel mais assez factuel.
Il y a aussi beaucoup de tournures de phrases qui laissent entendre qu'il y a eu des signes divins sans que le narrateur ne prenne du recul dessus, ce qui est assez gênant.

Grâce à ce livre j'ai donc beaucoup appris sur la Chine de la Renaissance. Je recommande si le sujet vous intéresse.
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