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Critique de colimasson


C'est toujours un peu la honte de relire les trucs qu'on a écrits quelques années en arrière – et relire même des trucs écrits la semaine dernière ou la veille n'épargne personne de la honte que suscite la connerie évidente dont cette triste personne – soi-même – est animée bien contre son gré. Ayant atteint l'âge vénérable de trente piges, Robert Crumb écrit à propos de Yum Yum : « je veux juste expliquer au lecteur que j'avais dix-neuf ans et que j'étais encore puceau quand j'ai dessiné cette histoire… » Une bonne manière de respecter ses anciens écrits : respecter la personne que l'on était alors.


Que RC eut été puceau lors de la création de ce petit conte de fées, nous l'aurions deviné : de la même façon que Lara Croft avec ses nichons de plus en plus proéminents est destinée aux adolescents qui ne savent pas quoi faire de leurs érections (cela n'empêche pas que j'éprouve la plus profonde sympathie pour ce jeu vidéo de mon enfance), la Guntra de cette histoire, bien grasse, bien luxuriante et bien humide, est destinée à tous les libidineux dont la verge n'a encore jamais eu à poindre devant le regard effarouché d'une belle salope. Quand on sait que Robert écrira plus tard « Parle-moi d'amour », livre dans lequel il aborde avec douceur, humour et lucidité la relation entre sa femme Aline et lui-même, on peut voir le chemin parcouru. D'un point à l'autre on retrouve la même tendance au délire verbal, à vouer un culte à la femme qui saura transformer en homme celui qui se voyait en vilain crapaud, déjà ce goût pour les courbes prononcées et le cannibalisme amoureux. Comme quoi, se faire dépuceler ça ne change finalement pas grand-chose.
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