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Critique de Stellabloggeuse


J'ai apprécié la lecture de ce roman, notamment parce que le lecteur ne s'ennuie pas une seconde. Il n'y a pas de moment de flottement dans l'histoire, tout va très vite et chaque page apporte son lot d'informations nouvelles. Ainsi, c'est un roman qui a du rythme, grâce à des chapitres très courts et une alternance de points de vue. En effet, nous sommes alternativement dans les pensées de Kowalski, dans un point de vue omniscient, et dans la tête du « méchant » de l'histoire. le lecteur pénètre également l'univers de l'industrie pharmaceutique et ses problématiques, c'est intéressant.

En revanche, il n'y a pas beaucoup de suspense car, du fait d'une narration omnisciente, le lecteur connaît assez rapidement l'identité de la personne qui est à l'origine du meurtre, bien avant que Kowalski parvienne à dénouer l'affaire. Ainsi, le seul enjeu de la fin du roman est de savoir si Kowalski va parvenir à la bonne conclusion et s'il va parvenir à arrêter le « méchant » dans son oeuvre destructrice. J'imagine que les grands amateurs de roman policier peuvent être frustrés par une telle façon de faire, et il est vrai que c'est un peu dommage.

Enfin, il faut avoir à l'esprit que ce roman aura vraisemblablement une suite, et que l'histoire n'est pas terminée au moment où le lecteur referme le roman. Ainsi, ce volume ne se conclut pas par une « vraie fin », la destinée de Kowalski et le devenir de son enquête restent en suspens. Attention à la frustration !

Je n'aurai pas grand-chose à dire sur les personnages, car ils sont assez peu développés. Ainsi, le héros de l'histoire, le flic Kowalski, reste une esquisse pour le lecteur. C'est un solitaire qui a des insomnies et dont le frigo est perpétuellement vide. Il a aimé une femme, mais cela s'est visiblement soldé par un drame. Nous n'en saurons pas plus, et le personnage reste énigmatique, et finalement très conforme à la figure habituelle du policier. J'ai trouvé cela un peu dommage.

Du côté des personnages secondaires, Enid Plyton est la figure typique d'un chef d'entreprise sans état d'âme. Son épouse, la jeune Tania, accepte d'être exhibée comme un trophée en échange d'une vie de rêve. Mais le personnage le plus intéressant, c'est celui du « méchant ». Nous sommes au coeur de ses pensées, et cet homme semble avoir cédé à son côté obscur : il a renoncé à sa vie, à ses rêves, et s'efforce sans relâche de tout contrôler, d'où une certaine fascination pour les mécanismes. Sa seule tentative de rédemption a échoué, et il est maintenant plus déterminé que jamais. Il fait froid dans le dos, et pourtant, on aimerait le comprendre.

J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Emanuel Dadoun, efficace et percutante. Je suis assez admirative de la manière dont, en quelques phrases courtes, il parvient à planter le décor d'une scène. Il nous transporte ainsi en Thaïlande, dans un aéroport australien, au coeur d'une fête foraine, ou sur une île Bretonne. Cette dernière forme le cadre idéal d'une partie clé de l'intrigue, celle qui clôt le roman.

Autre fait notable, l'auteur agrémente régulièrement son récit d'onomatopées au cours de l'intrigue, comme on le ferait dans une bande-dessinée. Ces onomatopées sont réalisées dans une typographie particulière, et participent au dynamisme du roman. C'est une petite touche d'originalité assez sympathique.

Ainsi, j'ai apprécié ce roman, notamment grâce à l'écriture de l'auteur qui m'a beaucoup plu et à ce « méchant » psychologiquement très dérangé. Néanmoins, je reste sur ma faim, car c'est un roman très rapide, qui reste un peu en surface et manque parfois de profondeur, surtout en ce qui concerne le personnage principal. de même, ceux qui recherchent un fort suspense et une véritable énigme risquent d'être déçus.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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