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Critique de Maldoror


Si vous n'avez pas encore lu le livre (déjà, ça part mal : c'est à peine un livre ; pensez 11 pages), un petit conseil : je pense qu'il faut se renseigner sur la vie de l'auteur avant de commencer (mais si vous ne partagez pas cet avis, ne lisez pas la suite de la critique because SPOILER (mais faut quand même relativiser, c'est pas un roman policier) !!! (juste une petite info : ça finit mal (pas vraiment de mariage heureux et de bambins à la clef))).

Donc puisque vous insistez, je me demande ce que peut donner cette lecture quand on ne sait pas que Stig Dagerman s'est finalement suicidé relativement peu de temps après ce texte. En effet, peut-on imaginer que tous les questionnements, les débats intérieurs auxquels on assiste, ne sont seulement qu'un exercice de réflexion d'un intellectuel sur la réalité de son époque et de son environnement ? Pas sûr, parce que ça bouillonne trop pour être honnête. On sent l'esprit aux abois, acculé, qui cherche et se débat, qui passe en un clin d’œil d'un sentiment à son contraire, en recherche permanente et qui bute jusqu'à l'obsession sur son sentiment d'absence de liberté, d'aliénation. L'ouragan sous l'occiput a dépassé la force 23 sur toutes les échelles et escabeaux. Tombera ? Tombera pas ? …tombé !
Et, finalement cela n'étonne qu'à moitié, car, la vie n'était pas l'enjeu de toutes ses considérations. Le bien-être, oui, le soulagement de la vie, oui, la consolation, of course, mais pas la vie. Il l'avait déjà perdue de vue. Il l'a perdue tout court !

Au-delà de ce contexte, cette lecture vous gifle, car on est vite gagné par le concentré d'émotions et de vérités qui sautent à la gorge parce que livrées par une belle plume taillée dans de l'authenticité brute. Ces sentiments sont évidemment accentués par le caractère dramatique dû à la connaissance de l'issue fatale. Et on se prend alors à s'interroger sur ce que l'auteur n'a pas vu, n'a pas trouvé pour le sortir de sa spirale vicieuse, ou bien alors sur l'illusion, le relativisme qui nous accoutument à l'absence de réelle liberté.
Au vu du nombre de citations faites de ce texte (une quarantaine, soit plus de 3 par pages (encore quelques lecteurs et tout le bouquin se retrouvera dans Babelio)), on se rend bien compte de cet impact sur tous ses lecteurs, de cette authenticité, de ces vérités qui bousculent parce qu'encore une fois, elles impriment le doute et le malaise sur nous, les toujours-vivants.

Mais pour casser cette ambiance de mort, pour ma part, je tiens à affirmer haut et fort qu'il existe quand même une autre voie, la mienne : je joue au Loto tous les samedis, je fais du foot, je suis fan de Mylène Farmer et j'ai un chat et 13 amis sur Babelio. La vie est belle ! Non ?
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