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Critique de EvlyneLeraut


Une table de maître !
Phénoménal, captivant, d'une réussite hors norme, « Les nus d'Hersanghem » est une prouesse d'écriture. Délicate, surdouée, douce, observatrice, unique, elle est à elle seule le passage vers une histoire dont on retient chacune des déambulations, pas après pas dans un renom qui laisse sans voix.
« Les nus d'Hersanghem » et la magie opère !
Grégoire Arakelian arrive subrepticement à Hersanghem, « lui, ne venait pas de Paris mais de Marseille le jour où, en avril, il est arrivé ici. » « La ville lui apparut comme une carapace luisante de pluie d'où dépassait telles des antennes, le beffroi. »
Jeune greffier au tribunal côté ville, un amour qui prend l'eau : Louise. Grégoire Arakelian, appareil photo en main, collecteur d'instants à figer, flâne dans cette ville cercle, ésotérique et atypique. La braderie d'été s'active. D'aucuns ont un rôle, un espace intérieur à affranchir, une raison de vivre cette braderie pavlovienne. Rien ne se passe comme prévu. Un défilé étrange, épuré, voire déshabillé traverse la ville. On a l'impression d'une nudité expressive, subliminale. L'apparence floutée, chacun (e) va propulser sans le vouloir des phénomènes troublants.
Entre l'extraordinaire, le symbolisme, le fantastique, Hersanghem dévoile ses secrets. Cercle après cercle, lieu après lieu, l'appareil photo retient son souffle. Nous sommes dans les voluptueuses descriptions d'une ville, des monuments et des respirations. Les hôtes et les frustrations, les a priori et les faux-semblants. le Guetteur du beffroi est l'observateur glaçant et mystérieux d'un défilé rémanence.
« Mais le Guetteur, depuis quelques minutes au moins, a interrompu, pour sombrer dans la folie, sa longue fraction à la fois angoissée et bienveillante. »
Le récit est une circonvolution dans les résurgences. le guetteur happe la braderie du haut du beffroi. Maléfique et sans doute son rôle surpuissant attise les turbulences.
« Une sonnerie retentit soudain qui leur fit lever la tête, tous en même temps. »
Manichéen, noir et blanc, lumineux et ténébreux, la dualité enchaînée, et plus que tout la trame surpasse tout entendement, tant Isabelle Danguy sait l'ordre du passage des intériorités révélées, des chocs et des surprises. La clé des énigmes qu'elle tourne intuitivement. le rideau qui va se baisser immanquablement en pages finales. Hersanghem et ses mystères troublants, L' Histoire rejoint le défilé, annonciatrice d'un exutoire. Ce livre bleu nuit, dévorant et superbe, altier et grave est digne d'un génie évident. Un cercle après l'autre, les arcanes sont des traces à suivre. Ce roman des controverses : « Apprendre à toujours se méfier » comme le disait Prosper Mérimée est brillant et original. Publié par les éditions le Passage.
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