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Critique de Presence


Ce tome est le deuxième de la série, après Grindhouse: doors open at midnight volume 1. Il comprend les épisodes 5 à 8, initialement publiés en 2014, avec des scénarios d'Alex de Campi. Comme le premier tome, il comprend 2 histoires complètes et indépendantes.

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- Bride of blood (dessins et encrage de Frederica Manfredi) – À une époque évoquant le bas moyen-âge, la princesse Branwyn est parée de ses plus beaux atours, car elle va être remise en mariage à son futur époux. Au cours de la cérémonie dans les bois, la noce est attaquée, les invités sont massacrés. La mariée est violée et laissée pour morte, après avoir eu la langue coupée. Sa vengeance sera terrible.

Comme dans le premier tome, le titre de la série annonce la nature du récit. Il s'agit d'utiliser les codes des films grindhouse (violence, vengeance, un peu de sadisme, et une goutte de sexe) pour un récit rapide (en 2 épisodes) qui n'a pas le temps de s'attarder sur la psychologie des personnages.

La bonne surprise de cette première histoire réside dans la qualité des dessins : réalistes, très détaillés, et même minutieux. Ils présentent un fort pouvoir d'immersion, grâce à la richesse des tenues vestimentaires et à au réalisme des décors naturels (en particulier les forêts) et des bâtiments en pierre. La qualité de la reconstitution historique apporte une densité palpable aux péripéties.

Manfredi a de plus le bon goût de ne pas rendre la scène de viol agréable pour le lecteur ou émoustillante. Les affrontements à l'arme blanche ou à l'arc sont correctement mis en scène pour être crédibles, tenant compte des obstacles physiques du lieu où ils se déroulent, et cohérents sur le placement des personnages d'une case à l'autre.

Alex de Campi déroule un scénario de vengeance très linéaire, mais avec un petit goût sadique qui rend l'histoire mémorable. Il y a donc cette langue tranchée dans un acte barbare difficile à soutenir, ainsi que l'aplomb avec lequel Branwyn va mettre en oeuvre sa vengeance très efficace et sans pitié.

Les personnages se comportent en adultes, que ce soit Branwyn inquiète à l'idée de la cérémonie du mariage, le commanditaire de l'exécution se rendant compte qu'il n'échappera pas à la vengeance, ou encore le capitaine du comté voisin qui décide de que sa vie passe avant celle d'un invité encombrant.

A condition que le lecteur ait conscience de la nature des récits de cette série (rapides en 2 épisodes, reposant sur des conventions de genre bien établies), il appréciera cette histoire sans temps mort, qui réussit à s'élever au dessus d'une simple collection de stéréotypes, pour un récit haletant et intense. 5 étoiles.

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- Flesh feast of the devil doll (dessins et encrage de Gary Erskine) – Un camp de vacances pour adolescentes a été construit à l'endroit où un démon a été enfermé il y a de cela des siècles. Renae, une adolescente un peu boulotte, arrive dans ce camp de vacances où elle est immédiatement importunée par les grandes assez délurées et prêtes à en faire leur souffre-douleur. Non loin de là, le démon a pris forme humaine (celle d'une belle femme) et commence à tuer des hommes pour en faire ses marionnettes. Lors d'une virée dans le bled du coin, ces grandes adolescentes vont devoir faire face à cette créature démoniaque et à ces morts vivants possédés.

La recette reste la même : violence, un peu plus de sadisme, sexe, avec en plus une créature surnaturelle. le scénario est un peu moins linéaire, avec une évocation assez matoise de l'ambiance entre les filles de ce camp de vacances, et les relations avec les garçons du bled à côté. Alex de Campi n'hésite pas à terminer en apothéose, dans la caverne du monstre qui s'apprête à sacrifier un jeune homme sur un autel en pierre de fortune.

Malheureusement, Gary Erskine a décidé d'utiliser une approche graphique moins détaillée que celle de Frederica Manfredi, ce qui donne l'impression au lecteur que les réalisateurs n'ont pas disposé d'un budget suffisant pour tourner leur film. Il manque des arrières plans dans les cases, certains décors sont en carton-pâte (en particulier la grotte souterraine finale, totalement dépourvue de détails). Certaines séquences souffrent d'une mise en scène simpliste, à la logique spatiale bancale (l'affrontement final dans la grotte). Les personnages ont tendance à avoir le sourire facile, en décalage avec les horreurs qu'ils subissent ou dont ils se sont sorti tous justes vivants.

La scénariste a conçu un récit de la même veine et de la même consistance que celui de la première histoire, avec une bonne utilisation des conventions du genre, et quelques réparties et situations originales. Mais la qualité des dessins fait plus ressortir le côté kitch et parodique du récit que l'intrigue en elle-même, tirant ainsi le récit dans une direction différente de celle voulue par l'auteur. Il en découle une lecture plaisante, mais aussi vite oubliée que lue. 2 étoiles.
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