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Critique de paulmaugendre


Quarante micro-fictions, quarante nouvelles déclinées comme autant d'images et recueillies dans un album que l'on feuillette avec ce plaisir trouble de s'immiscer dans l'intimité d'une femme.

Des vignettes animées allant du rose au noir, en passant par les multiples couleurs de la vie. D'une vie éphémère, d'une vie forgée de regrets ou d'espoirs, une vie simple ou embrouillée.

Des femmes, jeunes, vieilles, belles, moches, filiformes, grosses, amoureuses, frustrées, jalouses, complexées, rêveuses, pragmatiques, seules, célibataires, mères, désabusées…

Des femmes sans nom, qui traversent les pages incognito, mais que l'on connait car elles pourraient être une soeur, une fiancée, une épouse, une collègue, une inconnue rencontrée dans la rue ou au détour d'une gondole dans un supermarché et qui vous sourit, à votre grand étonnement, ou qui vous nargue, la lippe dédaigneuse.

Une femme que l'on découvre dans ses multiples tâches, au travail, rêvant de son collègue ; au jardin, préparant la terre alors que l'hiver est proche ; collectionnant les chaussures orphelines trouvées dans les rues ; rêvant et fantasmant à côté d'un collègue qui ne prête pas attention à ses désirs ; écoutant la musique d'un vieux disque retrouvé dans une caisse qu'elle déballe enfin, des années après, et les souvenirs se catapultent ; malade, enfin elle le croit, et pour ne pas se laisser avoir à l'improviste, elle s'est aménagé une trousse de secours ; seule, mari parti, comme d'habitude, grands enfants enfuis, alors elle peint, calquant sur ses toiles la nature selon la météo ; phantasmant en lisant de petites annonces coquines ; veuve, et s'accommodant fort bien de son statut ; buvant, du vin, cela lui lave l'esprit…



Des historiettes de mille caractères environ qui explorent toute la palette multicolore de vies parfois mises entre parenthèses ou exaltées, souriantes au dehors et grises à l'intérieur, des mignardises signées Fragonard, Bosch, Munch, Poussin, Millet et autres peintres qui décrivaient si bien, pinceau à la main, les personnages, les situations, les sensibilités, les sentiments avec un réalisme pointilleux.

Les titres de ces courtes nouvelles, qui toutes débutent par Elle…, nous ramènent incidemment à des lectures enfantines, genre Martine est au supermarché, Martine a le ventre vide, Martine est infidèle ou à ces romans pour adultes signés Colette : Claudine n'aime pas son miroir, Claudine habite Versailles, Claudine lit des petites annonces…


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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