AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BurjBabil


Essai qui suit le précédent opus du même auteur. Cette fois, il s'agit, après avoir dressé un état des lieux de la lecture en France, de proposer des remèdes.
On commence par remarquer que la lecture s'apprend en dehors du cercle scolaire. Inutile de chercher une énième réforme des programmes de notre éducation nationale en prise avec des difficultés multiples : la lecture est un univers culturel qui doit être mis à disposition des enfants bien évidemment par les parents : lecture partagée dès le plus jeune âge pour commencer. Ce n'est pas fait, ou de manière confidentielle. Or, plus ils vieillissent, moins ils lisent et même bien moins que les générations précédentes. Et des textes de moins en moins littéraires : mangas, magazines... Et bien sûr, des textes sur les écrans qui les absorbent quantitativement (c'est le crétin digital du précédent ouvrage). Résultat : ils ne savent plus vraiment lire au sens où lire signifie s'approprier le contenu d'un texte, son vocabulaire etc...
Ensuite, le neurologue écrivain s'intéresse à notre cerveau : celui du lecteur pratiquant est « une orfèvrerie de haute précision » dont la construction repose sur une intense et patiente pratique qui seule permet de rôder tous les mécanismes permettant d'absorber suffisamment de connaissances langagières et culturelles pour affronter les complexités des univers écrits. Lorsque l'expérience s'avère insuffisante comme aujourd'hui, la performance ne peut que se situer entre médiocre et très médiocre...
La suite revient sur les remèdes : aux parents de : « Parler, jouer avec les mots, les syllabes, les lettres, les sons » pour fertiliser le cerveau des enfants, aux parents encore de parler à l'enfant et en lui lisant des histoires...
La suite est un long plaidoyer pour l'utilisation du livre (plutôt papier) comme le meilleur outil de développement de l'intelligence, supérieur en tous points de vue aux vidéos, écrans divers même éducatifs. Construire des connaissances solides, développer l'empathie ne sont que de vains mots sans l'expérience de l'altérité procurée par les livres.
La conclusion de l'ouvrage est donc un appel urgent essentiellement tourné vers les parents à faire l'effort de proposer, de valoriser la lecture à leurs enfants. L'école seule ne saurait se substituer au cadre familial de promotion de la lecture.
Un livre intéressant qui sera lu par ... les parents déjà convaincus. Il aurait plutôt intérêt, l'auteur, à se rendre sur une émission débile (genre TPMP) pour toucher son public cible, ou poster une vidéo sur YT (bien que le risque de censure soit fort sur un sujet aussi brûlant).
Alors, les parents enfin éclairés, le lendemain... cochez la bonne réponse
a) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances sur la Lune" et liront un livre à leurs enfants
b) Ne regarderont plus les "Marseillais en vacances à Katmandou" mais n'oseront pas interrompre la partie de "Legend of Zelda" de leur progéniture.
c) Regarderont l'épisode suivant de la fameuse émission débile citée plus haut pour trouver d'autres bonnes idées à appliquer dans leur vie de tous les jours et aussi comment penser sur certains sujets quand on n'a pas l'habitude de penser par soi-même. Tout en ne voyant pas l'intérêt d'interrompre la partie de "Minecraft" de leur progéniture qui leur fiche la paix pendant qu'ils se distraient honnêtement.
Résultat?
Inutile de voter, on connaît tous la réponse, c'est même pour cela que la télévision est possédée par quelques grands oligarques. On peut qualifier ce genre d'ouvrage de coup d'épée dans l'eau. Dommage.
Commenter  J’apprécie          4111



Ont apprécié cette critique (39)voir plus




{* *}