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Critique de Magali21


Scrollant depuis quelques jours, j'observe avec beaucoup de tristesse la haine déversée sur Virginie Despentes.
Dérangeante car saisissant comme personne l'essence même de notre société, elle déstabilise le bourgeois avec finesse et honnêteté.

L'honnêteté. La célébrée, la légendaire, la vénérée honnêteté.
Celle-là même que l'on nous prône enfant nous tapant sur les doigts pour la fauche d'un mistral gagnant.
Celle que l'on nous demande de confesser dans un regard qui ne doit pas faire baisser le nôtre.

L'honnêteté du citoyen que l'on présente à son voisin comme un carnet de notes impeccable, bordé de très bien.

L'honnêteté humaine, celle vis à vis de soi, de ses proches et de son chien, demeure la plus redoutée, la plus indigeste et inconcevable des vertus à mettre en pratique dans sa routine du matin.

Despentes c'est le contre pouvoir, la victoire de l'underground sur le quotidien.
C'est la liberté du punk, la violente pureté, la clairvoyance des êtres cabossés.
C'est le beau, le magique parfois, accouchés parmi les injustices et les rejets, c'est la rose qui prend racine dans la merde.

Alors que ceux qui la critiquent sans jamais l'avoir lu, que ceux qui pensent faute de preuves que c'est « une putain de féministe radicale frustrée », lisent « cher connard ».
Cette meuf est au dessus, sa radicalité reste intacte mais elle la conjugue avec adresse à une empathie fédératrice.
Son style inimitable raisonne grunge, le recul et la maturité en prime.

Despentes est une autrice rare et comme toute personnalité singulière, précieuse à la littérature française.
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