AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Goeland2


Le livre est construit à partir de courriels ou de publications sur des réseaux sociaux qu'adressent trois personnes : un écrivain à succès (Oscar) qui est accusé de harcèlement sexuel par son ancienne attachée de presse ; une actrice de 50 ans (Rebecca), reine de beauté depuis son enfance, forte personnalité, toxicomane assumée et Zoé Katana, l'attachée de presse violentée, accusatrice sans relâche d'Oscar, devenue féministe radicale, en butte aux attaques de hordes masculinistes sur les réseaux sociaux.
Cette forme, relativement originale, donne du rythme au récit. le livre commence par un message publié sur Instragram par Oscar dans lequel il stigmatise, la déchéance physique, la « débandade » de Rebecca, épaisse, négligée, la peau « dégueulasse, convertie en égérie pour jeunes féministes. Rebecca répond à Oscar, le traite de connard, les échanges se poursuivent jusqu'à ce que connard devienne « Cher connard ». L'on découvrira qu'ils ont eu une enfance commune, à Nancy, dans des quartiers populaires.
Le livre est bavard, ses trois personnages s'auscultant en permanence mais il est intéressant en ce qu'il transmet, à travers le prisme de Virginie Despentes, des idées, parfois surprenantes sur le féminisme, sur l'usage de la drogue, sur la crise du Covid.
Rebecca et Oscar, aiguillonnés par le confinement, arrêtent leur consommation effrénée de drogues dures, s'étonnent de la facilité avec laquelle ils deviennent « clean », se passionnent pour des réunions des toxicomanes anonymes.
Leurs discussions permettent aux personnages d'évoluer, à Oscar de mieux comprendre le mal et les souffrances qu'il a infligés à Zoe, à Rebecca d'accepter plus sereinement son vieillissement et même de ne plus en faire un sujet de préoccupation.
Après certaines déclarations absolutistes faites ces dernières années par Virginie Despentes sur la guerre des femmes contre les hommes, on est étonné par l'approche nuancée de son livre, par sa mise en évidence du caractère relatif et évolutif des opinions et des comportements, par son éloge implicite de la bienveillance.
Un livre très intéressant aussi sur la « Metooïsation », les réseaux sociaux.
Commenter  J’apprécie          70



Ont apprécié cette critique (7)voir plus




{* *}