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Critique de MadameTapioca


On est en fin d'année, tout est permis, même utiliser l'expression « coup de coeur » pour vous parler de ce roman graphique (ou BD puisque en 2021 je n'ai toujours pas compris la différence).

Tout commence par un meurtre. Celui d'une jeune femme dans un hôtel parisien. Simple, basique pour un polar.
Mais au lieu de dérouler une enquête classique, le scénario va nous faire suivre toute une galerie de personnages, tous liés à cette mort, de près ou de loin. Jamais ils ne se croiseront. Ce sont des destins parallèles. Un chapitre / un personnage, un  procédé souvent croisé dans la littérature, bien moins dans la bd. Polyphonie des protagonistes, polyphonie des lignes narratives. L'enquête, la vie quotidienne des personnages, les répercussions du meurtre s'entremêlent et les ellipses s'accumulent.

Et puis il y a le dessin… et là je suis bluffée. On se rapproche du story-board. Un style dépouillé, totalement affranchi des cases, avec un dessin noir et blanc d'une simplicité déconcertante. Déconcertante parce qu'il suffit de quelques coups de crayon pour que l'on ressente l'atmosphère (l'hôtel miteux, la salle de concert, le magasin d'électroménager, le kebab du quartier…), pour que l'on s'imprègne de la psychologie des personnages (le flic, le rappeur has been, la jeune serveuse, le cuistot sans papier…).
La puissance réaliste et la force évocatrice de ces dessins, que j'ai au premier abord trouvé sommaires, sont un exploit.

J'ajoute, même si c'est un détail, que le titre est parfaitement choisi. L'échelle de Richter, on le sait, mesure la force d'un tremblement de terre. L'onde sismique provoquée par ce meurtre, suivant la proximité avec la victime, ne sera pas la même pour chacun.

Vous l'aurez compris, cet album avec son histoire noire, sociale et son économie d'action m'a totalement séduite. Une réussite à tous points de vue.
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