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Critique de 1001histoires


Le goût du panache : une couverture sobre qui interroge. Dans le résumé éditeur les mots tabletier éventailliste attisent ma curiosité. Ma lecture n'a pas été déçue et m'a permis de découvrir un vieux métier que Joëlle Desseigne a habilement insérée dans l'Histoire de la fin du XIXème siècle et dans les traditions du pays de Thelle, une région française que je ne connaissait pas mais dont j'ai découvert avec plaisir le riche passé et des habitants attachants.

Le récit se passe dans l'Oise, non loin de Beauvais entre 1831 et 1867. Durant cette période l'attraction de Paris ira grandissante. Les tabletiers éventaillistes sont au coeur de ce roman historique. Quelle est donc cette profession ? Elle regroupe en fait de nombreuses spécialités dont le travail se concrétise par la fabrication d'un éventail. Il faut en premier dessiner des motifs, puis choisir et acheter des matériaux les plus nobles comme l'ivoire ou la nacre de coquillages, les bois précieux, les tissus les plus fins avant de les façonner, de les plier, parfois de les incruster de pierres précieuses ou de paillettes, puis les assembler avec la plus grande minutie. Dans cette région les ateliers familiaux étaient nombreux mais le milieu du XIXème siècle dessine un nouveau visage à cette profession avec la disparition des ateliers les plus petits et non ouverts à l'innovation.

Le roman de Joëlle Desseigne est habilement construit, succession de courts paragraphes qui forment deux frises historiques enchevêtrées. Il y a la frise de l'Histoire. le XIXème siècle connait une vie politique hésitant entre royauté, république et empire, les guerres coloniales se multiplient et la société connait une profonde mutation d'une vie paysanne et artisanale traditionnelle vers un monde financier et industriel inconnu. Et il y a la frise qui raconte le destin de plusieurs familles de tabletiers éventaillistes ( les Fauque, les Toulmont, les Garriguier ) avec leurs amours tendres et violents, les difficultés du quotidien, l'espoir et la déception et une passion commune pour un métier d'art aujourd'hui oublié et dont le déclin n'a pas été enrayé par l'Exposition universelle de 1867 à Paris.

Les tabletiers éventaillistes méritaient bien un hommage, Joëlle Desseigne le réussit de façon magique et vivante, en mêlant réalité et fiction ce qui rend son récit passionnant, instructif et particulièrement agréable à lire.
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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