AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Lounima


Calcutta, années 70. Cela fait deux ans, jour pour jour, que Brati est mort. Sujata, sa mère, se réveille en ce funeste jour anniversaire et se souvient : son fils, si aimant avec elle alors qu'il était si éloigné de son père, si méprisant envers ses soeurs et si secret avec tous... que s'est-il réellement passé ? Comment ce jeune homme de vingt ans, issu d'une famille aisée, aimante, bien sous tous rapports, a-t-il pu se laisser entraîner par ces agitateurs, ces hommes et ces femmes de milieux moins avantagés ? Et pour revendiquer quoi ? Plus d'égalité ? Plus de transparence de la part des hommes politiques ? Moins de corruption ? Et pour quel résultat ? Se retrouver à la morgue estampillé du n°1084, 1084ème victime de cette "Décennie de la Libération" ! Mais qu'avait-il besoin de se joindre à ce mouvement communiste ? "Avant son décès, il y avait des questions, après, il reste des questions. Des points d'interrogation. Une foule de questions directes. On avait refermé le dossier Brati Chatterjee en les laissant sans réponse, sans trouver la solution à une seule d'entre elles." (Babel - p.21)

Sujata se souvient et souffre, en silence, dans cette famille qui semble avoir oublié ce fils, ce frère, qui se préoccupe de choses futiles alors que les questions et la douleur demeurent... Une soirée de fiançailles est d'ailleurs en pleine préparation en ce triste jour anniversaire... mais comment ont-ils pu choisir justement ce jour-là ? Toute la journée Sujata tente de comprendre, de découvrir comment ces choses qui préoccupaient tant son fils Brati ont pu lui échapper à ce point. Elle se rend chez une autre mère dont le fils, ami de Brati, a également été tué ce jour-là, elle rend visite à Nandini, la petite-amie de son fils dont elle ne connaissait même pas l'existence lorsque celui-ci était vivant, elle tente de retracer l'histoire des quelques jours qui ont précédés la mort de son fils... Elle est seule dans cette quête, impuissante, malade physiquement et moralement de ne pas avoir pu faire quelque chose, et toutes ces actions, aujourd'hui, semblent vaines...

La mère du 1084 est un roman poignant, sensible, triste. La souffrance de cette mère est palpable, intolérable parfois. On compatit, on souffre avec elle, on s'interroge également, on s'insurge contre ce père indifférent, cette société indifférente, ces cases dans lesquelles tout le monde se doit d'entrer pour préserver sa réputation, ô combien précieuse... Pour toutes ces raisons, La mère du 1084 est, à mon humble avis, un très bon roman, qui se lit d'un seul jet. de plus, l'écriture est juste, imagée et captivante. Mais il est bien trop court, les personnages sont survolés pour la plupart, l'histoire est prenante mais on reste un peu sur sa faim, c'est dommage et en même temps, en supporterait-on plus ?
Lien : http://loumanolit.canalblog...
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}