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Critique de Nanart


Que retenir de cet épouvantable pavé?

Les 150 premières pages sont d'une pédanterie sans fin où se côtoient Castro, Boserup et Foucault. On est dans la veine des Veyne et autres historiens qui veulent se faire boeufs sans en avoir les moyens.

On sent l'exercice académique demandé aux étudiants et que doivent réaliser les professeurs. On se dit alors que les 300 pages suivantes, de nature, empirique, seront enfin à la hauteur du sujet.

Las, les indices sont rares et en plus contradictoires. On parle d'anticyclone sibérien tel un Gillot-Pétré de l'histoire. L'auteur parle de forçage climatique en mélangeant les échelles locales et globales, chaque fois pour découvrir sa perplexité devant une histoire bien tortueuse tant qu'on n'a pas analysé qui sont les clercs et pour qui ils écrivent (est-ce par exemple pour assouplir le poids de la dîme en période de calamités?).

L'ouvrage se conclut par près de 200 pages de notes.

On l'aura compris. M. Devroey n'est pas en cause. En revanche, la discipline historique est au plus mal et le cache derrière quelques têtes de gondole bien pleines.

Le minimum demandé à un historien est d'abord de restituer une époque avec ses incertitudes. Selon le thème choisi, ensuite de le travailler sérieusement.

A ce titre, je note des efforts pour évoquer des famines ou des événements dramatiques mieux documentés à d'autres époques. S'il y avait une introduction à faire sur le lien catastrophe-famine, c'est celle-là qu'il aurait fallu creuser.

La famine agricole du Sahel des années 1970 en aurait été une illustration. Boserup aurait enfin été comprise et pas seulement survolée comme c'est le cas depuis Braudel.

Bref, les historiens qui parlent d'agriculture en lien avec une société prémoderne devraient inclure dans le cursus académique une analyse des agricultures paysannes jusqu'en 1950 en France et des pays du Sud jusqu'à maintenant. La notion de risque donnerait une plus-value substantielle.

Sur cette base, on pourrait alors évoquer l'agriculture, la faim et la société sous Charlemagne.
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