Peccadilles

Voilà un titre qui se lit vite, mais quel régal pour les yeux ! Un recueil de huit fables plus intéressantes les unes que les autres, avec des chutes parfois inattendues, mais qui tombent à pic, juste là où ça titille le lecteur. Rien que la première histoire donne envie de lire la suite, avec ce duo de chasseurs qui attendent, un peu comme les deux loustics qui attendent Godo au théâtre. En une planche finale, le lecteur comprend, imagine et se jette sur la suite !
C'est que le trait de Cinzia di Felice vaut le coup d'oeil… La couverture de l'album est déjà prometteuse avec ce regard émeraude qui vous fixe droit dans les yeux. Mais le contenu est encore plus subtil que cela. L'autrice joue avec les couleurs et la lumière, dévoilant une hanche voluptueuse ou une pupille perçante. Même l'exercice de rendre aussi attractif un portrait sépia qu'une planche en couleurs chatoyantes est relevé de main de maître(sse) !
Les personnages et les créatures de légendes moyenâgeuses nous plongent dans un rêve qui peut vite virer au cauchemar pour ceux qui n'y prendraient pas garde. Des femmes mises en valeur, mais sans (trop) ridiculiser la gent masculine car même les héroïnes en prennent pour leur grade quand leurs intentions sont puériles.
Quant à la dernière histoire : mais quelle poésie ! La mort n'a sans doute jamais été aussi bien représentée, même pas dans les plus sombres récits romantiques. Un texte et un graphisme qui sonnent juste, harmonieusement cohérents et beau à la fois. de quoi se dire que franchement, ce titre mérite amplement sa place dans votre bibliothèque !