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Critique de Pois0n


Si le fait d'avoir des volumes doubles en français là où les lecteurs américains ont de plus pratiques tomes simples est parfois agaçant (surtout quand une des deux histoires ne nous intéresse pas...) force est d'avouer que l'équipe éditoriale s'arrange pour regrouper des récits ayant un minimum de points communs. Ici, le retour aux origines, les retrouvailles entre ex-amoureux et de vieux crimes jamais élucidés...

« Retour à Destiny » commençait sur les chapeaux de roues, avec rien de moins qu'un braquage à main armée ! Las, passé cette entrée en matière mouvementée, il faudra attendre... la seconde moitié du roman pour que l'histoire se mette enfin en place. A savoir, quels sont les enjeux, dans quel type de récit de trouve-t-on ? Et encore, jusqu'au bout, on oscille entre polar et thriller tant les rebondissements se font rares. Pour le suspense, on repassera.
Lena Diaz s'est en effet davantage focalisée sur les retrouvailles entre Max et Bex que sur le danger qui menace celle-ci. Dix ans plus tôt, Bex a fui la ville et les accusations de meurtre qui pesaient sur son dos, abandonnant son amoureux sur place. La romance est donc intrinsèquement liée aux deux enquêtes du roman : celle concernant la mort de Bobby à l'époque, et les menaces qui planent sur Bex dans le présent. de ce côté-là, tout est assemblé de façon logique grâce au point de vue alterné de la narration, aussi bien les motivations de chaque protagoniste que les incompréhensions fusant entre eux.
Reste que : c'est lent. Quand il faut attendre cent-vingt pages pour que l'histoire daigne seulement démarrer, ce n'est jamais bon signe. A l'inverse, le dénouement, certes difficilement prévisible, se veut foutraque au possible : la description des lieux et de leur configuration, sommaire voire inexistante, ne facilite pas du tout la compréhension de ce qu'il se passe. Bilan, une impression de pif-paf-bang-bang dans tous les sens et sortant de nulle part, où le coupable se dénonce tout seul parce que yolo. Nan mais nan quoi, surtout que l'intrigue, à défaut d'être très rythmée, se voulait jusque-là plutôt bien ficelée...
De récit un peu mou mais qui se laisse lire, « Retour à Destiny » se transforme donc sur la fin en chaos brouillon laissant surtout le sentiment d'un immense gâchis. Dommage. (5/10)

En revanche « La jetée des disparus » est juste l'un des meilleurs Black Rose à être passés entre mes mains !
Bien que secourue presque aussitôt, Jill a gardé plus de séquelles psychologiques qu'elle ne veut bien l'admettre de l'enlèvement dont elle a été victime à l'adolescence. Un traumatisme qui a carrément conditionné son choix de carrière. Dix ans plus tard, suite à une affaire s'étant mal terminée, l'agent du FBI décide de prendre du temps pour elle dans la ville où tout a commencé. Problème, le coupable rôde toujours et n'a toujours pas digéré qu'elle lui ait échappé...
Ici, du début à la fin, on a donc affaire à un pur thriller, avec un ennemi redoutable tapi dans l'ombre, toujours sur le dos de Jill. Appels masqués, visites nocturnes, attaques-surprise, tout y passe, ne laissant aucun répit ni aux héros, ni au lecteur. le suspense est bien présent et très efficace. S'y ajoute l'enquête sur le meurtre d'une jeune fille retrouvée le lendemain de l'évasion de Jill, restée non élucidée, s'imbriquant parfaitement aux évènements en cours. Cynthia Eden laisse juste assez d'indices pour que l'on devine la vérité avant ses personnages, mais tout de même très tardivement, et n'oublie pas non plus les fausses pistes, si bien que l'on en est réduit aux suppositions pendant la majeure partie de notre lecture.
L'aspect romance fait également partie intégrante du récit, mais là encore, de façon totalement transparente et surtout cohérente vis-à-vis du parcours des protagonistes. Il y a une certaine dépendance affective entre eux, liée à ce qu'ils ont vécu plus jeunes, mais aussi la volonté de ce qu'il y a de meilleur pour l'autre. Ainsi, le côté protecteur d'Hayden n'apparaît jamais exagéré et surtout, jamais dominateur. Jill, de son côté, tente de recoller les morceaux entre ses traumas – celui de sa rupture avec Hayden ne pesant pas moins lourd que son kidnapping – , le danger qui la guette, et son travail.
Le mélange de tout ça donne un récit rythmé, à l'équilibre savamment dosé et ce, d'un bout à l'autre. Aucune longueur n'est à déplorer, aucune précipitation, les pages filent sans laisser un arrière-goût de trop peu tant l'histoire est bien construite. Rebondissements, action, romance et investigation forment un ensemble solide, sans qu'aucun ingrédient ne vienne jamais étouffer les autres. Enfin, on a droit à une conclusion travaillée, largement à la hauteur de tout le reste !
Franchement, mis à part le fait que les protagonistes ressassent parfois un peu, il n'y a vraiment rien à reprocher au roman de Cynthia Eden. de quoi séduire éventuellement les amateurs de thrillers qui ne touchent habituellement pas au romantic suspense... (8/10)

Pas un mauvais recueil. Si « Retour à Destiny » se laisse lire malgré son rythme pachydermique et un finish complètement brouillon, « La jetée des disparues » justifie à lui seul l'achat tant le récit s'avère prenant et bien foutu.
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