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Critique de Nymphea


Ce livre... Mais ce livre ! J'ai du mal à exprimer tout ce que je voudrais dire. Il y a trop de points positifs. Et pas (ou si proche de zéro) de défauts. Pour faire plus simple, je vais les lister :



- l'espace-temps : bien qu'il n'y ait pas de réelle indication, on peut situer ce roman dans une dizaine ou quinzaine d'années, pas plus. Et cela m'a beaucoup plu. En effet, l'intrigue s'inscrit dans la réalité, dans notre réalité, à tel point que cette fiction paraît totalement réelle. On a du mal à se dire "Oh, mais c'est vrai, tout ça n'est que le pur fruit de l'imagination d'un auteur brillant". Dedans, on parle de tablettes, de téléphones, de caméras, de fusées, de télévisions... Alors certes, on comprend que ces "engins" ont évolué (notamment avec le Karmaphone 3), mais Victor Dixen plante un univers à 100% réaliste.

- l'idée : ben honnêtement, moi, je n'avais jamais lu un seul livre en rapport avec l'espace. Ça m'a fait du bien de ne pas lire une énième dystopie où le monde est dévasté, mais plutôt avec un réel contexte proche du nôtre. Qui sait, peut-être que bientôt on pourra voir sur TF1 une nouvelle téléréalité dans laquelle 12 prétendants seront envoyés sur Mars...

- les thèmes traités, de manière parfaitement dosée : amour, manipulation, choix décisifs, science, médias, retour d'un public qui devient de plus en plus abruti par ce qu'on lui sert à la télévision...

- la complexité des personnages : Serena en est un très bon exemple. Parfaite à l'écran, mauvaise et manipulatrice derrière ? Serena est l'incarnation même de la femme ambitieuse qui sait jouer des attentes d'un public. Et ce public, c'est nous. Ce livre nous fait nous rendre compte de notre bêtise, il nous fait voir les derrières de la télévision. C'est vrai, nous ne sommes pas cruches, on sait tous que derrière toutes ces téléréalités qui prennent de plus en plus d'essor se cache un scénario préparé des mois voire des années à l'avance. Et pourtant... On a envie d'y croire... On se laisse prendre par le jeu, et on se sent supérieur aux candidats. Et c'est là tout l'art de Dixen : il nous fait prendre conscience de notre crédulité. J'ai beaucoup aimé cette remise en question.

- la place de la science : on sent que des recherches approfondies ont été réalisées de la part de l'auteur. Je ne suis pas une scientifique dans l'âme, mais je suis sûre que si on allait vérifier ses idées, ce serait cohérent. Pour les réfractaires à la physique et aux maths, ne vous en faites pas : l'univers scientifique décrit ici n'est absolument pas ennuyeux ou rébarbatif, au contraire il ancre l'histoire dans le réel. Pas comme dans ces autres dystopies où au moindre problème, une technologie digne de l'imagination d'un enfant peut le contrer comme par magie.

- les personnages : tout simplement, ils m'ont semblé crédibles, bien explorés (chacun a le droit à sa petite histoire). Dans l'ensemble, ils m'ont tous touché et fait vibrer. Ce que j'ai aimé également, c'est le fait que les protagonistes peuvent se tromper. Comme Léonor ou encore Andrew Fisher... Ceux qui ont lu le livre comprendront. J'ai aussi bien apprécié le côté artistique de Léonor, étant moi-même attirée par le dessin.

- la mise en page : elle est originale et nous tient en haleine. Elle alterne entre des points de vue "Champ" (où on suit Léonor qui parle à la première personne), "Contre-champ", "Hors-champ" et "Chaîne Genesis". Elle est complétée trois ou quatre fois dans le livre par des images nous donnant une idée de la structure dans laquelle vont cohabiter les 12 prétendants. Elles m'ont beaucoup aidé, car j'avais du mal à me représenter le vaisseau !

- une recherche du point de vue visuel et auditif : logo, tenues, présentateur, jingle. Tout pour satisfaire notre soif de curiosité et de réalisme (désolée, je me répète).

- l'écriture : elle est efficace, plutôt simple. La plume de l'auteur est carrément addictive, on ne peut pas s'empêcher de tourner les pages, c'est horrible !



Vous l'aurez compris, ce premier tome de la saga Phobos repose sur une intrigue solide, une certaine satire de notre société et un réalisme à toute épreuve. Pour moi, inutile de le préciser, c'est évidemment un coup de coeur ! Je n'ai qu'une envie : lire la suite qui sortira en novembre 2015. Et j'espère du FOND DU COEUR que cette saga fera l'objet d'une adaptation cinématographique. Quoique... En fait je ne sais pas... Je serais sûrement déçue...
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