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Critique de PhilippeCastellain


Un ouvrage très pointu pour nous plonger dans le long siècle d'agonie de l'empire romain d'orient qui précéda sa chute en 1453. Et ce qui frappe le plus, c'est que, malgré l'état avancé de délabrement de ce dernier, le spectacle continue. L'empire n'est plus constitué que de Constantinople, Thessalonique, quelques îles et un petit bout de Péloponnèse, mais on continue joyeusement de s'entre-tuer entre prétendants. Manuel II Paléologue, avant-dernier empereur, passera l'essentiel de son règne à se battre contre son neveu Jean VII.

Or les Turcs Ottomans voulaient la ville. Dans un hadith, Mahomet avait prophétisé la chute de Byzance avant celle de Rome, les deux sièges de la chrétienté. Elle avait donc une importance aussi symbolique que stratégique, car les Turcs avaient conquis la Bulgarie, et connecter leurs domaines en Asie et en Europe devenait vitale. La France et les autres états catholique tentèrent comme ils purent de secourir Byzance, mais la Grande Peste avait ruiné leur démographie, la Guerre de Cent ans faisait rage, et l'empire romain germanique était trop affaibli pour être d'une grande aide. Les quelques milliers d'hommes péniblement rassemblés furent donc de peu d'utilité.

Ce qui sauva provisoirement l'empire fut l'arrivée, totalement inattendue, d'un nouveau conquérant des steppes : Tamerlan. L'armée ottomane fut anéantie à la bataille d'Ankara, le sultan Bayezid capturé, et les survivants contraints de chercher refuge dans leur territoire en Europe. le boiteux sanglant ne s'intéressa pas à Constantinople, qui y gagna un répit de cinquante ans, et repartit comme il était venu. Mais il n'y eut pas de miracle. Les Turcs reconstituèrent leur puissance, revinrent. Au septième assaut la ville tomba et le dernier empereur, Constantin XI Dragazès (‘le faucon') disparut dans les combats. Certaines légendes prétendent qu'il erre toujours, déguisé en moine, d'autre qu'il a été changé en statue de marbre et reprendra forme humaine le jour où les Grecs reprendront la ville…

Un ouvrage très pointu, plutôt destiné aux historiens professionnels qu'aux amateurs. Ces derniers, en sautant quelques longueurs, peuvent cependant en retirer beaucoup.
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