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Critique de Blok


Blok
01 février 2022
Il faut en principe se méfier de ces livres politiques de circonstances écrits par des journalistes, que personne n'aura plus l'idée de lire dans cinq ans (pour être optimiste). Seuls sont plus dépourvus d'intérêt les ouvrages d'hommes politiques, surtout en période électorale.
J'ai cependant été attiré par le titre du livre de Safran, qui reprend une question que je me suis moi-même longtemps posée. Pourquoi tant de détestation en effet pour un homme dont la politique, bilan fait, n'est pas pire que beaucoup, et se révèle même meilleure que certaines.
Cette haine est sans exemple dans l'histoire de la République, et il faut remonter aux derniers jours de l'Ancien Régime, à Louis XVI qui d'ailleurs n'en méritait pas tant, pour en trouver l'équivalent. Parallèle intéressant puisque certains des ennemis les plus enragés de notre Président l'ont fait avec leurs guillotines de carton.
Hélas le livre n'apporte pas de réponse vraiment nouvelle, autre que les oppositions classiques some where - Nowhere, enracinés -mondialises, français périphériques -bobos des centre-villes - et, ce qui pourrait tout résumer, pauvres contre riches : mais qui ne résume pas tout. On ne hait pas les proverbiaux "grands patrons du CAC 40" comme on hait Macron. Car il y a un "plus". le en-meme temps ? Les célèbres "petites phrases", d'autant plus maladroites que certaines semblent renvoyer au fameux "Qu'ils mangent de la brioche !" (,que la pauvre Marie-Antoinette n'a d'ailleurs jamais dit)?
Oui, il y a quelque chose des haines révolutionnaires, aussi injustes et " en même temps" aussi justes.
" Puissiez-vous vivre des temps interessants !" est, dit-on, une vieille malédiction chinoise.
Je me laisse emporter par le plaisir de filer la métaphore et ne crois pas que nous en soyons là car le monde a changé depuis les temps révolutionnaires. Cependant je pense que l'on tient un principe explicatif.
Les auteurs, qui ne sont pas sans bienveillance à l'égard de l'objet de leur étude, lui font cependant un reproche injustifié : selon eux, le premier confinement n'aurait été qu'un palliatif au nombre insuffisant de lit de réanimation. Ils oublient que lesdits lits ne sont souvent que l'antichambre de la mort ou d'une diminution irrémédiable, et que le confinement a justement évité des placements en réanimation. Mais plus loin ils le louent d'avoir acquis les compétences d'un epidemiologiste par ses lectures. le compliment peut paraître excessif. Et cela montre à quel point il est difficile, non pas de se faire une opinion sur ce diable d'homme mais de s'y tenir longtemps.
C'est en tout cas ce qu'il en est pour moi, même si j'oscille seulement entre l'approbation mitigée et l'énervement caractérisé.
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