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Critique de Lasseube


D'emblée, l'auteur décrit un à un ses personnages tels les figurants d'une pièce de théâtre, laissant induire que nous sommes ici dans une fiction créée pour l'imagination, un produit de l'esprit conçu pour divertir le lecteur : c'est du Balzac. On voit à cette tonalité que Dostoïevsky est un écrivain de métier : tout est élaboré, structuré pour mettre en oeuvre le « chef-d'oeuvre ». Les personnages sont des stéréotypes, cela sent le fabriqué. Comme le commentait Tolstoï, Dostoïevsky invente des personnages qui ne font pas partie de la vie réelle. Même le « héros » du roman (Aliocha) est annoncé comme tel : il n'y a rien de naturel, de spontané. Par induction, rien n'est suggéré dans le portrait des personnages, tout est affirmé, imposé de manière moralisatrice (les bons et les mauvais), de sorte que le lecteur, n'ayant aucun travail d'implication à engager (s'assimiler la complexité psychologique des personnages qui se présentent à lui, comme chez Tolstoï) n'a plus qu'à observer : tout est servi. La facture est grossière, tout est excessif, exagéré. de bout en bout, on reste dans l'exaltation romanesque, les poncifs, la surenchère, l'accumulation des anecdotes et des événements. C'est une littérature éruptive, caractéristique (comme avertit une de ses traductrices, Kyra Sanine) d'un homme foncièrement « malade ».
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