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Critique de magalette


Un livre acheté pour sceller une rencontre exceptionnelle avec ce couple Emilie et Etienne Druon, explorateurs et artistes des temps modernes, rencontrés lors des Escales Voyageuses avignonnaises. Amoureux de la Guyane, ce département français d'Amérique, ils y résident chaque année et nous emportent dans leurs valises au travers des pages de ce magnifique ouvrage qui retrace vingt ans de leurs périples en Amazonie. On rentre dans ce livre comme en forêt. Construit comme un carnet de voyage basés sur de splendides illustrations – et pour certaines, semblables aux planches de sciences naturelles d'autrefois - le lecteur découvre ce biotope extraordinaire et toute la richesse de la vie qui y fourmille. Puis, le travail d'Etienne écarte les branches de la forêt pour nous laisser entrevoir les yeux et les visages des peuples autochtones ou immigrés qui l'habitent. Des Wayanas aux Businenges, chaque visage, chaque regard raconte son histoire : les tatouages éphémères, les traditions perpétuées et les combats menés.
Etienne Druon prend la défense de ces peuples qui souffrent en silence. Son art devient militant et son trait incisif. Ses collages de mots rendent hommage aux visages de ces anonymes broyés dans la machine infernale de la mondialisation ou ceux qui la combattent sans jamais reculer. Les textes d'Emilie racontent la naissance des illustrations qui éclosent toujours après une rencontre, une exploration, une émotion. Tout prend sens et nous emporte dans cette vie aux éclats plus brillants bien que plus acérés. Des chants des toucans aux bruits monstrueux des excavatrices qui broient la forêt, des cris des sakis voleurs de bananes aux ronflements des turbines des raffineries pétrolières de Paramaribo, le rêve de l'enfant éveillé se mêle au regard incisif de l'homme engagé qui traque les ombres menaçantes qui planent sur cette partie du monde, berceau d'une partie de nature et d'humanité irremplaçable et plus précieuse que tous les métaux du monde.
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