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Critique de Allantvers


Il n'y a pas que les rois qui soient maudits chez Druon : les vieilles élites aussi, en tout cas cette partie de l'élite française issue de la vieille aristocratie d'avant guerre qui meure lentement pour laisser la place à une coterie de seigneurs moins racés mais plus roués et agiles pour louvoyer dans le nouveau monde.
Il n'y a pas une seconde d'ennui dans cette rutilante saga qui en trois volumes nous fait vivre aux côtés des "dix mille qui font Paris" l'histoire de France vue d'en haut des années 1910 à 1950, à travers la lente décadence de la famille Schoudler, dépassée par les nouvelles générations de politiciens, affairistes et aventurières mais traînant jusqu'au bout sa fin de race au milieu de tout ce que Paris compte de gloires des arts, du barreau ou du théâtre.
Une fin de race puissamment signifiée par la décrépitude physique et la mort de nombreux personnages, au sein d'abord de la famille Schoudler dont les ancêtres n'en finissent pas de pourrir sur pattes mais aussi celles du vieux dramaturge starisé qui agonise dans ses fantasmes ou de la richissime baronne définitivement flétrie mais toujours nymphomane.

J'ai pris un grand plaisir à lire cette saga au style puissant, dans laquelle résonnent les échos des Rougon Macquart parisiens (avec le personnage de Simon Lachaume en écho à celui d'Eugène Rougon et celui de Sylvaine rappelant Nana) mais aussi des Buddenbrook et de la Mort à Venise de Thomas Mann.
Dommage que cette superbe fresque du 20ème siècle,bien que Goncourisée, n'ait pas la même notoriété que les Rois maudits : elle le mérite pourtant pleinement!

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