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Critique de Sharon


Sharon
10 décembre 2022
Robert Dugoni est un romancier dont je n'avais que modérément apprécié le premier roman. J'ai retenté de le lire, j'ai préféré les tomes suivants, et je dois dire que la lecture de ce tome 8 confirme tout le bien que je pense désormais de cet auteur.

Il a su faire évoluer son héroïne Tracy : elle est en couple, elle a une petite fille, elle sait profiter de sa famille, quand elle rentre du travail, de sa famille, de ses chiens avec qui elle se promène, bref, elle mène une vie ordinaire. Et pourtant, toujours elle pense à sa soeur Sarah, à sa famille qui a été détruite par la mort de sa soeur. Elle suit une thérapie, aussi, parce qu'il lui faut vivre à la fois avec son passé et avec les affaires présentes, sans que cela ne déborde.

Elle doit aussi faire avec un chef toujours aussi prompt à lui mettre des bâtons dans les routes. La licencier après son congé maternité ? Impossible. Mais la remplacer par une autre femme issue d'une minorité et la mettre au placard, au sens propre du terme, c'est possible, et c'est très difficile à attaquer, d'autant plus que Tracy apprécie beaucoup l'enquêtrice qui l'a remplacée, et qui n'y est strictement pour rien dans les magouilles sexistes de leur chef. Elle accepte donc de s'occuper des cold cases, qui n'en sont pas, elle est bien placée pour le savoir, des affaires anciennes pour les familles des victimes. Elle donne aussi un coup de main à la A-Team au sujet d'une disparition, tout en sachant, et là aussi, elle est bien placée pour le savoir, que plus le temps passe, plus il est difficile de retrouver le ou la disparu(e) vivant(e).

Je serai presque tentée de passer en accéléré, pour vous dire que, ce qui domine pour moi dans cette histoire, c'est l'espoir, l'espoir qu'un jour, une affaire non classée devienne une affaire classée - ce qui ne veut pas forcément dire une affaire jugée. Savoir est important, pour la famille, pour les survivants, pour tous ceux qui ont besoin de savoir ce que l'être aimé est devenu. Même s'il est mort ? Oui. Malgré la douleur, oui. Et s'il est des personnes qui souffrent parce qu'un proche a disparu, il est des disparus dont personne ne se préoccupe - tant qu'une personne pense à vous, l'espoir, même ténu, existe.

Nous ne suivons pas que le point de vue de Tracy, nous suivrons d'autres personnages, sans trop savoir au début pourquoi, puis nous comprendrons peu à peu leur rôle dans le récit. Nous découvrirons aussi un thème essentiel de ce roman (de l'oeuvre de Dugoni ?) : le lien parents/enfants. Les parents doivent prendre soin de leurs enfants. C'est ce que font Dan et Tracy, c'est ce que font les coéquipiers de Tracy, qui ne cessent de s'interroger sur ce qu'ils ont fait, pas fait, raté dans l'éducation de leurs enfants, c'est ce que font d'autres parents. Pas tous. Il en est qui négligent leurs enfants, parce que tout est bien ainsi, ne faisons rien ou presque rien pour les aider à grandir harmonieusement. Il en est qui, au milieu de leur conflit d'adultes, ne voient pas, ne font pas attention, au mal qu'ils font à leurs enfants. Jusqu'au désastre.

Un roman que j'ai vraiment beaucoup apprécié : j'en ai lu plus de la moitié au cours d'une nuit d'insomnie.
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